Cougar bretagne rencontre

Faire un cadeau au premier date ?

2024.04.24 18:57 InspecteurDesEnfers Faire un cadeau au premier date ?

Normalement, je (H24) vais bientôt rencontrer ma crush (F23) avec qui je discute sur insta tous les jours depuis bientôt 2 semaines.
À travers nos différents vocaux (20 min chacun par jour à peu près), on a convenu de se retrouver pour se promener dans un château.
Histoire de marquer le coup, je voulais lui offrir une petite boîte de caramels (on est tous les deux des parisiens originaires de Bretagne), ais-je un risque de passer pour un mec acquis ?
Je précise qu'on est vraiment sur la même longueur d'ondes sur beaucoup de sujets (traditionnel, famille et enfants, études de droit, sports, catholicisme etc).
Merci de prendre le temps de m'éclairer de vos lumières 😉
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2024.04.23 10:15 Alternative-Fox1215 Qui est l'auteur de cette revue ?

Qui est l'auteur de cette revue ?
Bonjour,
J'aimerais savoir qui est l'auteur de cette revue s'il vous plaît merci
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2024.04.14 01:25 throwayaygrtdhredf L'idée selon laquelle la nature germanique de l'Alsace viendrait de l'«occupation allemande»

Salü bisame
Je suis quelqu'un de très engagé envers les peuples et langues minoritaires, y compris celle de l'Alsace.
Souvent, j'essaye de convaincre les Alsaciens de se soucier au moins un peu ce propre langue et héritage culturel, avant qu'elle ne meurt complètement et que l'on devient tous "Grand Estiens".
En plus, j'aimerais aussi que l'Alsace ait des relations plus proches avec d'autres pays du monde germanophone, tel que l'Allemagne, la Suisse ou le Luxembourg. Tout comme il y'a plein de liens culturels entre la France et le Québec (des entreprises et universités présentes des deux côtés de l'atlantique), et cela ne choque personne.
Malheureusement, face à ça, je rencontre souvent un argument vraiment très faux et fallacieux, selon lequel l'Alsace «n'est pas une terre germanique» et selon laquelle la culture germanique de l'Alsace vient uniquement de l'« occupation» allemande.
C'est une idée reçue assez répandue, car ça entre bien dans l'idée d'une France « unie et indivisible ». Du coup, certains Alsaciens parlent « l'allemand » uniquement parce que l'empire allemand et les nazis les ont obligé à le faire. Ça tombe bien, comme ça on peut facilement dénigrer un alsacien autonomiste qui voudrait un retour aux traditions autochtones alsaciennes en l'appelant un nazi. Et bien évidemment, l'imposition du français en Alsace est aussi justifiée, pour lutter contre les nazis bien sûr. Cette excuse marche très bien pour l'Alsace et bien moins pour la Bretagne ou l'Occitanie par exemple.
Mais en fait non, c'est totalement faux. La langue alsacienne, qui a été utilisée pour créer un art alsacien à proprement dire, dont la musique, littérature et théâtre propre à l'Alsace, est bien une langue germanique. C'est une langue autochtone à l'Alsace et qui y existe déjà depuis un millénaire, cette langue n'a aucun rapport avec l'empire allemand, encore moins avec les nazis.
Je n'ai pas envie d'entrer dans le débat si l'alsacien est une langue à part ou bien un dialecte de l'allemand, ou est-ce-que l'allemand devrait être également officiel. Ce n'est clairement pas le sujet. Par contre, ce qui est sûr, c'est que la situation culturelle en l'Alsace est une situation de diglossie, avez les parlers germaniques locaux utilisés à l'oral, alors que l'allemand standard est utilisé à l'oral. C'est exactement la même situation qu'en Pays de Bade, en Suisse, ou dans le reste du monde germanophone. Du coup, l'allemand était toujours présent en Alsace, et les relations culturelles avec le reste du monde germanophone aussi. Ce n'est pas l'empire allemand qui a créé cette situation. C'est plutôt la France moderne qui a tout basculé, en imposant le français et la culture française, détruisant ainsi des siècles de culture.
Du coup, je ne comprends pas du tout pourquoi cela devrait « choquer » et il serait « polémique » d'appeler l'Alsace une terre germanique et germanophone. Est-on choqué quand le Québec est appelé francophone ? Ou même le Sénégal, alors que le français y est la langue coloniale et utilisée très peu en tant que langue maternelle ?
Bref, vous en pensez quoi de tout ça ? Perso, je pense qu'il est très important de détruire ce mythe. Je dirais même que c'est primordial, car c'est ces genres de mythes qui empêchent une sensibilisation plus forte des Alsaciens au sort de leur propre langue et identité !
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2024.04.10 22:28 Silver_Farm_7066 Exploration estivale : Rencontres, Naturisme et Applications de Rencontres en Belgique et dans le Nord de la France

En tant que jeune habitant en Belgique, je me demande où je pourrais rencontrer des cougars ou des personnes de mon âge, tout en respectant les lois sur l'âge minimum. Je suis également intéressé par la découverte des clubs libertins ,des endroits nudistes en Belgique ou un peu dans le nord de la France pour profiter de l'été. Entin, je me demande si vous pourriez me recommander une application de rencontres fiable qui correspond à mes besoins.
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2024.03.02 17:58 Independent_Leg_9385 La conférence de Yalta: alcool, cigares et géopolitique

La Conférence de Yalta, qui s’est tenue du 4 au 11 février 1945, a été un événement d’une importance capitale dans l’histoire, en particulier à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette conférence a rassemblé trois des plus grands dirigeants alliés de l’époque : le président américain Franklin D. Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchillet le dirigeant soviétique Joseph Staline. Elle a eu lieu dans la ville de Yalta, en Crimée, dans le but de discuter de la manière de mettre fin à la guerre et de préparer l’après-guerre en Europe.

Pourquoi la Conférence de Yalta a-t-elle eu lieu?

La conférence s’est déroulée en février 1945, à un moment crucial de la Seconde Guerre mondiale. L’Armée rouge a fameusement gagné la longue, atroce bataille de Stalingrad, infligeant ainsi la première grande défaite à l’Allemagne nazie. Les Alliés ont fait des gains importants en Italie et on prépare déjà un nouveau front. Mais ces récents succès sont fragiles, et l’Armée allemande est encore férocement entranchée dans une bonne partie de l’Europe. l’effort de guerre est intenable. Déjà en Russie, les pertes humaines sont incalculables; il manque de tout. La contre-attaque demande un effort ultime, mais pendant combien de temps encore l’Armée rouge pourra continuer ainsi? Chez les Alliés, il faut à tout prix que l’Armée rouge maintienne la pression sur l’Allemagne pour donner soulager le Front de l’Est.
Les États-Unis et la Grande Bretagne front commun avec l’ennemi d’hier : l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, dont le tout puissant chef est Youssef Staline, secrétaire général du parti communiste. Cette alliance improbable contre l’Allemagne a tous les défauts d’un dernier recours. La coopération est minée par la crainte d’une trahison permanente. Les ennemis d’hier savent qu’ils ont besoin les uns des autres et qu’il faut faire des concessions, mais les obstacles sont colossaux.
Staline interdit à son État-major de parler directement avec les Américains. Churchill, l’homme fort de la Grande Betagne, déteste viscéralement le communisme et tout ce qu’il représene. Si le président américain se montre étonnament optimiste, les trois hommes, et les trois administrations, se méfient toutes des plans ultérieurs dans l’avenir. Comment réconcilier la nécessité du moment avec la crainte de renforcer les autres puissances?
Il est clair que l’Allemagne est une sur une pente descendante et que la fin de la guerre est aux portes. La question qui se pose à Yalta est de poser les bases d’une entente des trois grandes puissances sur l’après-guerre. Tout de suite, il s’agit de parler de problèmes embarassants pour tout le monde : comment diviser l’Allemagne, que faire avec la Pologne et comment mettre fin à la guerre avec le Japon? Yalta n’a pas de plan fixe. Staline s’est opposé à ce qu’on prépare un agenda. Il n’en a pas besoin. Tout de même, la question que personne n’ose aborder tout de suite, mais qui crève les yeux pour les généraux, c’est la question des zones d’influences. En un sens, le rideau de fer est déjà tombé sur l’Europe dès Stalingrad. À Téhéran, Churchill a déjà évoqué les zones d’influences. À Téhéran, il s’agit de s’entendre sur la forme.

Des défis d’organisation colossaux

Déjà le lieu choisi pour la rencontre n’est pas évident pour personne. Au début, on parle d’aller à Malte ou en Égypte. Yalta est un compromis avec Staline, qui refuse de sortir du territoire soviétique “sous les conseils de son docteur”. On ne peut écarter l’idée que Staline ait simplement craint de s’écarter trop longtemps de Moscou. Le tout puissant secrétaire général est fameusement paranoiaque.
Mais voyager à Yalta est loin d’une mince affaire. Pour le président américain, cela représente 10,000 kilomètres. D’abord à bord du train Ferdinand Magellan, à bord d’un porte-avion, puis par avion vers Malte, et ensuite de Malte à Yalta. Le trajet est à peine moins désagrable pour Churchill, qui doit se taper 5,000 kilomètres lui-même. Le hic, c’est que ces avions ne sont pas des avions de plaisance. La pressurisation n’est pas encore inventée. Aussi les deux hommes arrivent-ils avec de graves maux de tête en territoire soviétique. Il faut ensuite compter 5 heures de route à travers un territoire absolument dévasté, malgré une distance d’à peine 100 kilomètres. Cela n’a rien d’un hasard : Staline a tenu à ce que les Alliés voient l’ampleur du sacrifice soviétique. Durant toute la conférence, il rappelera le sacrifce de la mère patrie.
Il faut tout de même rester en contact avec l’État-major des alliés, avec la situation politique domestique. Il faut aussi sécuriser le ciel contre toute attaque. Après tout, trois dirigeants ennemis dans le même endroit, c’est une cible idéale pour un Hitler désespéré. On apprendra plus tard que Hitler a effectivement tenté de faire assassiner les trois dirigeants. Pour Staline, il s’agit aussi de dépoussiérer les trois manoirs aristocratiques abandonnées depuis près de cinquante ans en bordure de Yalta.
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2024.02.21 19:34 Thousandream STB : Conflit mère/fils

Bonjour tout le monde,
H, 28ans. J'ai grandi dans une famille moyenne sans soucis particuliers jusqu'à mes 17/18 ans où mes parents se sont séparés à cause de l'alcoolisme renaissant de mon père.
(pour info, fils de divorcé lui aussi, tenanciers de bars en Bretagne donc culture de l'alcool ++, il est tombé sévèrement dedans quand mes parents ont perdu mon petit frère suite à une mort subite du nourrisson, à l'époque ma mère lui avait mis un ultimatum qu'il a respecté jusqu'à 3 ans avant le divorce parce qu'il a bu une coupe de champagne au mariage et que ça a relancé la machine...)
Par attachement pour mon père qui se retrouvait seul plus le fait que je savais que j'allais être plus indépendant avec lui qu'avec ma mère, mon frère et ma soeur (fratrie dont je suis l'aîné), j'ai expliqué à ma mère que je voulais pas partir. Elle l'a accepté à contre cœur et on se revoyait de temps en temps et aussi aux séances de médiateur familial (auxquelles mon père a jamais assisté évidemment).
Je tiens à préciser que sans avoir été un gosse infâme, j'avais déjà fugué 2 fois pour des raisons débiles, j'étais pas d'une grande aide à la maison et surtout j'étais pas très famille (important pour la suite). En gros j'ai jamais eu de soucis à échanger avec ma famille sur plein de sujets mais j'ai jamais été du genre à prendre des nouvelles en premier (mais je m'offusquai jamais de pas en avoir du coup).
Avance rapide jusqu'à mes 18 ans, j'étais revenu entre temps chez ma mère et ca se passait pas super (je retrouvais des règles que je n'avais plus) donc je décide de partir pour de bon. Ma mère me ramène chez elle, vide mes affaires dans des sacs devant moi, les mets devant la porte et me dit "tu veux aller chez ton père ? Vas y." S'en suit un début de terminale compliqué avant que je me fasse mettre dehors par mon père lors de l'une de ses crises.
Je retourne donc chez ma mère et je sens bien que je ne suis plus vraiment à ma place mais je le comprends et j'attends surtout l'année suivante pour partir à la fac. Après quelques allers-retours entre chez ma mère et mon père, j'obtiens mon bac et obtient un boulot l'été qui me permet de ne pas rentrer dormir chez ma mère ou mon père.
Je pars donc à Nantes en résidence U et commence à faire ma vie. Je rentre souvent les w.e parce que je suis boursier et que j'ai pas beaucoup de sous. A savoir qu'à l'époque, je paie tout de ma poche sauf l'abonnement des transports en commun et mon téléphone. L'année suivante, je me met à payer mon téléphone (j'ai pris un petit boulot, j'ai de quoi vivre un peu plus tranquillement donc pas de soucis). Ma mère arrête de payer l'abonnement des transports, ce qui me surprend pas tant que ça, elle est seule et mon frère et ma sœur sont encore à sa seule charge donc faut que je me débrouille.
Avance rapide l'année avant le covid, mon grand père nous quitte. Grosse dispute familiale quelques mois plus tard, causant une cassure chez ma mère vis à vis de ma tante et de ma grand mère. Personnellement alors que j'étais le filleul/petit fils parfait étant enfant, j'avais dégringolé dans leur estime à cause de mon manque de prise de nouvelles à leur sujet. Il faut savoir qu'enfant (jusqu'à mes 10 ans) j'étais tous les deux jours max. chez eux et même après avoir déménagé à 1h30 en voiture, ma mère nous passait le téléphone pour leur parler. C'est une habitude que j'ai trouvé très artificielle en grandissant, je n'aimais pas cette sensation de devoir "pointer" auprès des gens sous prétexte qu'on est de la même famille. Je les aime tout autant bien sur, mais j'estime que c'est hypocrite d'appeler juste pour ne pas passer pour celui qui ne pense pas aux autres. Bref, j'étais déjà plus en odeur de sainteté vis à vis d'elles et même si ça me faisait pas plaisir, je ne voulais pas revenir sur mes principes.
A l'époque, ma relation avec ma mère s'était nettement améliorée (l'effet "loin de yeux, près du cœur" j'imagine) et j'avais déjà échangé avec elle sur ma position vis à vis de la prise de nouvelle. Elle disait me comprendre et si je ne l'appelais pas en deux semaines, c'est elle qui le faisait et on avait au moins des choses à se raconter. Mon père est mort quelques temps plus tard des suites de son addiction et je n'avais plus de relation avec lui depuis près de deux ans. J'ai géré comme je pouvais la succession pour mon frère et ma soeur et je dois reconnaître que ma mère nous a aidé moralement mais financièrement, nous avons eu beaucoup de chance que les amis de mon père fassent suffisamment de dons pour couvrir les frais d'obsèques.
Je précise ici que ma mère est à ce moment remariée avec quelqu'un de très bien qui, sans rouler sur l'or, permet à ma famille de vivre aisément. Elle aurait donc facilement pu nous aider si nécessaire mais n'en a jamais manifesté l'envie (ce que je peux comprendre dans l'absolu, c'était lié aux obsèques d'un homme qu'elle a fini par haïr).
De mon côté, je suis en couple depuis cette période là à peu près et avec ma partenaire nous décidons de nous marier. N'ayant pas envie d'embêter ma famille où de leur devoir quoique ce soit financièrement, je décide d'assumer la moitié des frais du mariage de ma poche, complété par ma belle famille.
Il faut savoir que mes beaux parents, retraités, ont un mode de vie extrêmement économe et pragmatique pour eux, dans le seul but de mettre suffisamment de sous de côté pour leur 4 enfants.
Au cours de l'année de préparation du mariage, ma mère nous annonce qu'ils nous paient la salle du mariage pour la fête le soir. Il faut savoir qu'on a décidé de faire le mariage en question dans le village où vit désormais ma mère et surtout où son mari officie en tant qu'adjoint au Maire. Parce que je l'apprécie et le respecte en tant que nouvelle figure paternelle de la famille, c'était l'occasion pour moi de lui proposer de célébrer le mariage de mon union, chose qui lui a fait extrêmement plaisir. D'autre part, la salle pour la réception était la salle municipale, dont les frais de location s'élevaient de mémoire à ~200/250€ pour le w.e, ce qui était très attractif. Les préparatifs avancent, même si ma future femme et moi faisons de notre mieux pour réduire les coûts, on se rend compte qu'une bonne partie de nos économies risquent d'y passer.
Deux mois avant le mariage, ma femme me presse de demander à ma famille si ils comptaient participer à autre chose. Je finis par appeler ma mère à reculons, ayant peur de la réponse que je connais. Je prends donc une fin de non recevoir, parce que "ses parents à elle ne l'ont pas aidée pour son premier mariage", "qu'ils paient déjà la salle" et que "j'aurais dû en parler plus tôt". Dans l'absolu, je comprends la réaction. Cependant, il est important de noter qu'à la même époque, ma mère et mon beau père se sont offerts un spa gonflable à 500€. De plus, lors des 18 ans de ma sœur, mes parents avaient payé la salle à celle ci, ainsi qu'une partie du traiteur. Je ne suis pas jaloux de ma sœur, elle a grandi dans une autre configuration familiale, avec des moyens et un équilibre qui n'étaient pas ceux de mes parents et c'est normal qu'elle profite d'avantages que nous n'avons pas eu. Mais j'ai commencé à me sentir mal à l'idée qu'en termes de participation financière, ma mère mettait au même niveau mon mariage et les 18 ans de ma sœur. Bref, ma fiancée et moi décidons donc de réduire drastiquement les coûts en annulant le traiteur du dimanche midi, repas auquel la douzaine de personne de ma famille étaient tacitement conviée mais sans que ça n'ait été précisé sur les faire-part.
En apprenant ça, en plus du fait que finalement mes beaux parents vont devoir mettre plus d'argent dans les festivités, ma mère décide que puisque la salle est louée, elle l'utilisera pour le dimanche et s'occupera de louer le traiteur pour ma famille. J'accepte, malgré la déception que cette décision soit prise dans ce contexte.
Pour éclaircir tout entre nous avant le mariage, je décide de rencontrer ma mère pour parler à cœur ouvert de notre relation. Quand je lui demande si elle regrettait de m'avoir mis à la porte, elle a répondu que non. Déçu mais pas surpris, j'ai pris sur moi et ai décidé de faire avec. Le mariage arrive et je dois avouer que ma famille a été plus présente que ce soit au niveau de l'organisation le jour même où des animations. Au début du bal, ma femme se sent mal et moi aussi, nous décidons de rentrer et de laisser la fête se dérouler sans nous. Sous des regards pleins de déception et d'incompréhension, nous rentrons donc chez ma mère pour nous coucher (nous partions en lune de miel le lendemain soir).
Le lendemain matin, nous nous réveillons en apprenant à quel point certains invités de mon côté ont été compliqués à gérer. Très gênés, nous les remercions de s'en être occupés et nous nous éclipsons pour aller ranger la salle (histoire de la laisser propre pour le repas du midi). De notre côté nous déjeunions avec des amis proches et nos témoins, ce dont tout le monde était au courant. Pourtant, j'apprends que ma mère a demandé à nos témoins si ils souhaitaient se joindre à eux pour le lendemain midi.
Déception finale, nous ouvrons le soir la boîte dans laquelle les invités pouvaient mettre leurs enveloppes (nous n'avions pas fait de liste de mariage) et ni mes parents, ni mes frères et sœur n'y avaient mis quoique ce soit.
Ça fait maintenant six mois que je suis marié, et ma sœur a fait mention une fois au fait qu'elle n'avait pas offert de cadeau. Venant de mes frères et sœurs, étudiants ou jeunes actifs, je suis pas spécialement déçu, ils roulent pas sur l'or. Mais j'ai vraiment l'impression d'être pris pour un con par ma mère.
Après tout ce contexte, je voudrais donc savoir ce que vous pensez du fait de prendre des nouvelles régulièrement ou non de votre entourage, est ce que ma manière de penser est unique ? Et est ce que le comportement de ma mère est classique ? Aujourd'hui, elle me reproche de nouveau de ne plus prendre de nouvelles alors que je pensais que nous nous étions compris. Merci à tous ceux qui liront jusqu'au bout et encore plus à ceux qui répondront. Hésitez pas à poser des questions. (Edit : j'ai rajouté des sauts de ligne, désolé pour le pavé)
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2024.02.14 19:08 miarrial 14 février 1945 Le « pacte du Quincy », une alliance contre nature

14 février 1945 Le « pacte du Quincy », une alliance contre nature
Lien
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont pris conscience de l'importance future des fabuleux gisements pétroliers d'Arabie séoudite. Le président Franklin D. Roosevelt rencontre donc le roi Ibn Séoud au milieu du canal de Suez, sur le croiseur Quincy, le 14 février 1945, au retour de la conférence interalliée de Yalta.
Cette rencontre informelle permet aux pétroliers américains de s'approprier les gisements séoudiens et de concurrencer ainsi leurs rivaux britanniques, déjà très présents en Irak. En échange, le président américain apporte au roi les crédits qui lui font défaut et surtout garantit sa protection contre des rivaux tant intérieurs qu'extérieurs. Cette alliance ne se démentira pas jusqu'au début du XXIe siècle malgré l'obscurantisme de la dynastie séoudienne et l'implication des Séoudiens dans le terrorisme islamiste...
Ibn Séoud et Roosevelt sur le Quincy (14 février 1945)

Les Américains entrent en concurrence avec les Britanniques

Les Britanniques dominent la région du golfe Persique depuis la chute des Ottomans en 1918 et par la « clause de nationalité britannique » imposent aux émirats locaux de n'utiliser que des sociétés britanniques pour leurs opérations commerciales !
Ils commettent toutefois une erreur de taille en oubliant Ibn Séoud, lequel est en train de se bâtir un royaume au coeur de la péninsule. Il est vrai qu'ils ne croient pas à la présence de pétrole dans le sous-sol arabe ! En 1926, un géologue de l'Anglo-Persian écrit à propos de l'Arabie séoudite que ce pays « est dépourvu de toute perspective de pétrole ».
Mais à la même époque, Frank Holmes, un aventurier néo-zélandais qui cherche de l'eau pour le compte de l'émir de Bahreïn, entend parler de suintements d'huile que la population locale utilise depuis des temps immémoriaux pour s'éclairer. Il crée une compagnie, la Eastern and General Syndicate, et obtient de vastes concessions dans la province du Hasa (Arabie), sur le littoral du golfe Persique, puis en 1925 au Bahreïn voisin, enfin en 1927 au Koweit.
À court d'argent, empêché par le gouvernement britannique de s'adresser à la place financière de la City, il cède l'ensemble de ses concessions à la petite compagnie américaine Gulf Oil ! Celle-ci s'associe à la Standard Oil of California (Socal) et crée une filiale au Canada pour contourner le protectionnisme de Londres. C'est ainsi que débute l'exploitation du pétrole au Bahreïn, au seul profit des Américains. Au Koweit, Washington obtient une association à parité de la Gulf et de l'Anglo-Persian. Le 23 décembre 1934, l'émir du Koweit donne sa bénédiction à l'accord contre une rente généreuse. Il désigne Frank Holmes pour représenter ses intérêts à Londres.
En Arabie, dans le Hasa, les prospecteurs américains entament discrètement des relevés géologiques cependant que se poursuit la guerre qui va donner à Ibn Séoud une autorité absolue sur la région et la plus grande partie de la péninsule. C'est un fonctionnaire britannique auprès du vice-roi des Indes qui va paradoxalement rapprocher les Américains d'Ibn Séoud. Harry Saint John Philby (père de l'espion Kim Philby) a tissé dès 1917 des liens avec Ibn Séoud. Très au fait de ses problèmes financiers, il le met en contact avec la Socal pour la signature d'un premier contrat le 29 mai 1933.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques reprennent pied en Irak en 1941 pour protéger leurs approvisionnements en pétrole. En Iran, il forcent le chah à abdiquer en faveur de son fils Mohamed Reza et le pays est partagé en deux zones d'influence, l'une soviétique au nord, l'autre britannique au sud. Ils combattent aussi les Français vichystes dans la Syrie sous mandat français. Les Américains installent de leur côté des bases logistiques dans les ports iraniens pour ravitailler leurs alliés soviétiques.
Instruit par l'expérience et soucieux de préserver son indépendance chèrement aquise, le roi Ibn Séoud se tient à l'écart des combats. Mais comme il a besoin d'argent pour remplacer les recettes des pèlerinages interrompus par la guerre, il obtient des Américains qu'ils détournent à son profit une partie des prêts qu'ils destinent à la Grande-Bretagne.
Le président Roosevelt fait encore mieux. Il tire parti du ressentiment des Arabes (et des Iraniens) à l'égard des Britanniques pour évincer son allié du Moyen-Orient. C'est ainsi qu'en novembre 1943, en se rendant à la conférence de Téhéran, il s'arrête au Caire où il rencontre diverses notabilités musulmanes.
À son retour à Washington, sa décision est prise : il fait voter par le Congrès l'inscription de l'Arabie sur la liste des nations bénéficiaires de la loi du « prêt-bail » destinée à financer l'effort de guerre contre le nazisme.
Harry Hopkins, conseiller du président, écrit à un confident : « Je ne sais pas comment on expliquera cette décision aux membres du Congrès ni comment on les persuadera que l'Arabie est une démocratie, victime d'une agression fasciste ». Heureusement, les congressistes ne poseront pas de questions embarrassantes au gouvernement...
C'est que les États-Unis, qui dominaient jusque-là de façon écrasante la production de pétrole, voient leur part dans la production mondiale tomber en-dessous de 50%. Il importe donc aux Américains de prendre des garanties sur leurs futures sources d'approvisionnement... Le pétrole séoudien apparaît d'ores et déjà comme un enjeu majeur de la guerre et de l'après-guerre. Il est exploité exclusivement par un consortium américain connu à partir du 31 janvier 1944 sous le nom d'Aramco (Arabian American Oil Co).
Frank Henry Mason, Paysage marin et patrouilles sur le Grand lac Amer, XXe siècle

Un fauteuil pour deux

Début 1945, à l'insu des Britanniques, le président américain propose à Ibn Séoud de le rencontrer et le roi ne peut faire moins que d'accepter. L'empereur d'Éthiopie Hailé Sélassié 1er est aussi de la partie. Il est vrai que lui est vraiment concerné par la guerre, son pays ayant été envahi par l'Italie de Mussolini.
La rencontre a lieu sur le croiseur Quincy, aux amarres sur le grand lac Amer, au milieu du canal de Suez, au retour de la conférence de Yalta.
Roosevelt et Ibn Séoud vont se jauger pendant deux jours en débattant mollement de la colonisation juive en Palestine. Enfin, ils passent aux choses sérieuses, à savoir l'avenir de la dynastie séoudienne et du pétrole arabe.
Roosevelt promet que l'Arabie ne sera jamais soumise à une occupation militaire quelconque (à la différence des autres pays arabes) ; que l'armée américaine ne disposera de bases sur la péninsule que pour une durée de cinq ans (ces concessions seront en fait renouvelées et depuis la guerre du Golfe, en 1991, Washington dispose de bases quasi permanentes dans le Hasa, près des installations pétrolières) ; enfin que les États-Unis soutiendront toute initiative en faveur de l'émancipation des autres pays arabes soumis à la tutelle anglaise ou française.
En échange, Ibn Séoud confirme le monopole d'exploitation de tous les gisements pétroliers du royaume concédé à l'Aramco pour une durée d'au moins soixante ans en échange d'un loyer versé au roi.
C'est l'aboutissement de deux décennies de tractations entre les Américains et le clan séoudien. Les deux protagonistes s'en tiennent à un échange verbal et ne signent pas de document mais pour marquer son contentement, le président handicapé fait don au roi de son fauteuil roulant !

Le pacte du Quincy face à ses contradictions

Le « pacte du Quincy » est demeuré en application pendant le premier choc pétrolier de 1973, quand l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a brutalement quadruplé le prix de référence du baril à l'initiative du roi Fayçal et de son ministre du Pétrole, le cheikh Yamani.
Les dirigeants séoudiens, soucieux de la sécurité du royaume et de ses intérêts, ont su contenir le mouvement dans des limites acceptables, à la grande satisfaction des compagnies pétrolières américaines qui ont vu leurs profits exploser (Exxon est ainsi devenue la première capitalisation boursière de Wall Street, devant General Motors).
En 1980, Ryiad a nationalisé la société Aramco et celle-ci a été depuis lors rebaptisée Saudi Arabian Oil Company (ou Saudi Aramco) sans cesser pour autant de coopérer avec les compagnies américaines.
En 1991, Washington a saisi l'occasion de la première guerre du Golfe livrée contre l'Irak pour installer une base militaire sur le sol même de l'Arabie séoudite, à proximité immédiate des champs pétrolifères.
Mais les contradictions inhérentes au « pacte du Quincy » entre un leader démocrate et un autocrate adepte du salafisme sont apparues au tout début du XXIe siècle avec la mise en cause des Séoudiens dans les attentats du 11 septembre 2001 et leur rôle occulte dans le développement de l'intégrisme musulman dans le monde, Occident compris...
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2024.02.04 17:09 miarrial 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Pourquoi parle-t-on de guerre des haies ?

80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Pourquoi parle-t-on de guerre des haies ?
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Après avoir débarqué sur les plages normandes le 6 juin 1944, les troupes alliées butent sur un obstacle qui avait été sérieusement sous-estimé par l’état-major : le bocage normand. Pendant plus d’un mois, les hommes connaîtront « l’enfer des haies ».
Des soldats américains combattant derrière une haie
Le 6 juin 1944, les troupes alliées payent un lourd tribut en débarquant sur les plages de Normandie, au premier jour de l’opération Overlord. Au prix de nombreuses vies, elles réussissent à établir une tête de pont qui leur permet d’ouvrir un troisième front en Europe. Mais après avoir versé leur sang sur le sable normand, les soldats allaient bientôt connaître « l’enfer des haies ».

Où et quand se déroule la bataille des haies ?

La Bataille des haies se déroule au cœur du bocage normand, lors des semaines qui suivent le Débarquement. Elle commence le 13 juin 1944, au lendemain de la libération de Carentan, et prend fin avec le lancement de l’opération Cobra (qui doit ouvrir la voie vers la Bretagne), le 25 juillet de la même année. Les combats pour libérer La Haye-du-Puits, Saint-Lô et le secteur du sud de Carentan sont des épisodes marquants de la Bataille des haies.
Des soldats américains creusant une tranchée à l’abri d’une haie, près de Saint-Lô.

Un bocage, qu’est-ce que c’est ?

Un bocage est une ancienne pratique d’aménagement du territoire qui consiste à délimiter les champs en culture et les prairies par des talus soutenant des haies, des bosquets ou des arbres. D’étroits chemins creux serpentent entre les champs. Lors de la Seconde Guerre mondiale, une grande partie du territoire normand est constituée de paysages bocagers.
Le bocage normand vu du ciel, lors de la Seconde Guerre mondiale

Quelles difficultés présente ce terrain ?

Les haies bocagères sont trop hautes pour être franchies et trop denses pour être traversées. Les chars peuvent passer les talus dépourvus de végétation mais ce faisant, ils exposent le « ventre » du véhicule, la partie la plus vulnérable de l’engin. Les troupes d’infanteries sont contraintes de traverser les champs à découvert pour progresser et se retrouvent à la merci des soldats allemands embusqués.
Un parachutiste allemand armé d’un « Panzerfaust » camouflé dans le bocage
Cette configuration favorise grandement les défenseurs, qui peuvent rester protégés pour couvrir une zone. Les haies offrent également des conditions idéales pour se camoufler afin de tendre des embuscades. Les Allemands profitent de cet avantage et organisent leur défense en conséquence, notamment en fortifiant les haies (tranchées, abris souterrains…). Une tactique fréquemment utilisée consiste à placer des mitrailleuses à couvert afin de quadriller un champ tandis que des mortiers sont déployés dans un champ plus reculé.
Des parachutistes allemands à couvert pendant la bataille des Haies
La succession de champs encadrés par des haies bocagères rend ainsi la progression des troupes alliées très difficile. Le temps pluvieux du mois de juillet 1944 n’arrange rien, et les soldats doivent progresser sur des sols boueux.

Comment les Alliés sont sortis de « l’enfer des haies » ?

L’état-major allié a sérieusement sous-estimé les difficultés qu’allaient rencontrer leurs troupes dans le bocage normand. Alors que très peu de matériels spécifiques n’ont été pensés pour combattre dans les haies, les soldats prennent les choses en main.
Lire aussi : RÉCIT. Après le D-Day, la Bataille des haies s’invite aux portes de Saint-Lô
Après avoir entendu un camarade se demander pourquoi ils n’installeraient pas « des dents de scie » sur les chars pour ouvrir un chemin à travers les haies, le sergent américain Curtis G. Culin décide de bricoler son tank. Il fixe à l’avant du véhicule des dents en métal fabriquées à partir de « hérissons tchèques », des obstacles antichars disposés en nombre sur les plages normandes par les Allemands.
Un char américain équipé d’un dispositif pour ouvrir un passage dans les haies, fabriqué à partir d’obstacles antichars allemands
Ce dispositif permet au véhicule de couper la végétation et de trouer les talus. Il présente son invention au général Eisenhower, le 15 juillet, qui décide d’en équiper les chars alliés à grande échelle. Les tanks retrouvent ainsi leur mobilité en exploitant les obstacles censés les clouer sur les plages.
Un soldat américain découpe des défenses antichars allemandes pour les installer sur l’avant d’un tank
Mais c’est avec le lancement de l’opération Cobra que les Alliés quittent enfin « l’enfer des haies ». Le 25 juillet, quelque 4 000 tonnes de bombes sont larguées par 1 500 bombardiers sur les lignes défensives ennemies. La résistance allemande est annihilée, les Alliés peuvent progresser vers la Bretagne.
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2024.01.24 18:33 MightyKalot Où rencontrer de la Cougar sur Paris en 2024 ?

Où rencontrer de la Cougar sur Paris en 2024 ?
Paris, la ville lumière, est non seulement célèbre pour son charme romantique, mais aussi pour être un terrain de jeu idéal pour les jeunes hommes en quête de rencontres avec des femmes matures, connues sous le nom de "cougars".
Dans cet article, je partage mes expériences personnelles et conseils pour naviguer dans le monde fascinant des rencontres cougar à Paris. Je m'attacherai à vous présenter les meilleurs bars, clubs et sites de rencontre où vous pourriez rencontrer ces femmes énigmatiques et charismatiques.

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  • Le Buddha-Bar : Avec son décor exotique et son ambiance lounge, le Buddha-Bar dans le 8ème arrondissement est un lieu prisé pour des rencontres élégantes.
  • Le Bar du Faubourg : Situé dans le prestigieux Sofitel Paris Le Faubourg, ce bar attire une clientèle de femmes mûres sophistiquées.
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Conseils pour Séduire une Cougar :
Basé sur mon expérience, la clé de la réussite est dans la confiance en soi, le respect et la subtilité. Une approche directe mais courtoise est souvent appréciée. N'hésitez pas à complimenter et à engager des discussions intéressantes.
Pourquoi Paris est un Terrain Idéal ?
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2024.01.16 16:58 miarrial 14 octobre 1066 Guillaume le Bâtard conquiert l'Angleterre

14 octobre 1066 Guillaume le Bâtard conquiert l'Angleterre
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Le 14 octobre 1066, une petite armée féodale, à peine débarquée en Angleterre, bat les troupes du roi en titre. La victoire à Hastings du duc de Normandie Guillaume le Bâtard sur le roi Harold marque la naissance de l'Angleterre moderne.
À noter qu'après le débarquement de Guillaume, toutes les tentatives de conquête de l'Angleterre échoueront, dont celle de Louis, fils de Philippe Auguste, en 1215, celle de Philippe II et l'Invincible Armada en 1588, celle de Napoléon en 1805 et celle de Hitler en 1940.
Bataille d'Hastings (1066) : l'infanterie saxonne fait front à la cavalerie normande sous une volée de flèches (tapisserie de Bayeux, droits réservés : Musée de Bayeux)
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André Larané📷

Fils de Viking

Le nouveau maître de l'Angleterre, Guillaume, est un robuste guerrier qui ne s'en laisse pas conter. Il descend d'un chef viking, Rollon.
Cent cinquante ans plus tôt, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911), Rollon a obtenu du roi carolingien de Francie occidentale, le faible Charles le Simple, le droit de s'établir à l'embouchure de la Seine, en échange du baptême et de l'hommage de vassalité.
Le duc Rollon et ses Vikings étendent très vite leur domination à l'ensemble de la région, à laquelle ils donnent leur nom, Normandie (« pays des hommes du Nord »). Ils adoptent dans le même temps les mœurs féodales et la langue de leur pays d'adoption, la France.

Guillaume, un bâtard formé à la dure

L'un des successeurs de Rollon, le duc Robert 1er le Magnifique (ou Robert le Diable), est un homme à poigne. Deuxième fils du duc Richard II, on le soupçonne d'avoir fait empoisonner son frère Richard III. Contre ses vassaux rebelles et leur protecteur le duc Alain de Bretagne, il s'allie au roi capétien Henri 1er, ce qui lui vaut de recevoir le Vexin français.
Il a de nombreuses concubines mais sa préférée est la fille d'un tanneur de Falaise, Arlette, qui donne naissance au futur Guillaume le Conquérant vers 1027.
Le 13 janvier 1035, le duc Robert, qui a décidé de faire un pèlerinage en Terre sainte, réunit tous ses vassaux à Caen et leur fait solennellement jurer fidélité à son fils Guillaume, alors âgé de sept ans ! Les barons prêtent serment, et comme Robert meurt sur le retour, à Nicée, le 22 juillet 1035, voilà son jeune fils bâtard duc de Normandie...
Pendant plusieurs années, le duché sombre dans l'anarchie. Dans la presqu'île du Cotentin en particulier, des seigneurs normands, attachés à leurs anciennes traditions et au paganisme, prennent les armes contre le nouveau duc. Guillaume et ses partisans font appel au roi de France Henri 1er, leur suzerain.
Avec une force de caractère remarquable, le jeune Guillaume rétablit son autorité. En 1047, il bat les insurgés au val-des-Dunes, près de Caen, et impose enfin par les armes sa domination sur l'ensemble de la Normandie. Il s'empare même de la province voisine du Maine. Enfin, avec le concours du clergé clunisien, il proclame la « paix de Dieu » sur ses terres. Sous sa férule, la Normandie ne tarde pas à devenir la principauté la mieux administrée d'Europe, l'une des plus paisibles et des plus riches.

La cousine Mathilde, sa première conquête

Mais Guillaume a plus de mal à conquérir les faveurs d'une bien-aimée cousine, Mathilde de Flandre, fille du comte Baudouin IV, qui hésite à convoler avec un bâtard. Qu'à cela ne tienne, il chevauche jusqu'à Lille et s'empare de la jeune fille. Il semble que celle-ci ne lui ait pas longtemps tenu rigueur de cette violence.
Le duc, qui a gardé un mauvais souvenir de sa bâtardise et veut s'affirmer comme un grand seigneur chrétien, aura huit enfants avec sa chère Mathilde. On ne lui connaît qui plus est aucun bâtard ni aucune maîtresse ou amante de rencontre ! Il fait aussi suffisamment confiance à sa femme pour lui confier la régence du duché pendant ses campagnes militaires.
Insensible à cet amour conjugal, le pape Léon IX rechigne à agréer le mariage de Guillaume et Mathilde pour cause de cousinage et aussi par méfiance à l'égard des Normands de Sicile qui menacent sa sécurité. Après maintes tractations, le couple obtient enfin de son successeur Nicolas V qu'il valide leur union. Il promet en contrepartie de construire deux abbayes à Caen. Dédiées la première à la sainte Trinité, la deuxième à saint Étienne, elles sont plus connues sous le nom d'abbaye aux Dames et d'abbaye aux Hommes. Mathilde et Guillaume prévoient de se faire inhumer dans le chœur de l'église de leur abbaye respective.
Caen est une ville nouvelle créée par Guillaume lui-même près du littoral de la Manche et non loin de sa ville natale de Falaise pour remplacer Rouen comme capitale de son duché. Une cité fortifiée d'environ neuf hectares, l'une des plus grandes d'Europe, est bâtie sur un piton rocheux, avec les deux fameuses abbayes de part et d'autre. Caen va grandir très vite et devenir la véritable capitale de l'ensemble des possessions anglo-normandes.

Un trône convoité

Le sceau d'Édouard le Confesseur (1002-1066) avec l'inscription Sigillum Edwardi Anglorum Basilei
Le destin de Guillaume et Mathilde bascule avec la mort du roi d'Angleterre Édouard le Confesseur, le 5 janvier 1066.
Ce pieux roi avait fait vœu de chasteté et était mort sans descendance.
Les seigneurs anglo-saxons, qui dominent l'île depuis les invasions barbares, lui cherchent un successeur. Ils élisent l'un des leurs, Harold Godwinsson (la succession héréditaire est encore une exception à cette époque).
Mais le feu roi d'Angleterre avait de son vivant promis la couronne à beaucoup de prétendants, dont Guillaume, qui était son neveu.
Or, Harold, suite à un naufrage sur la côte normande, s'était un jour retrouvé prisonnier du duc Guillaume. Pour retrouver sa liberté, il avait juré qu'il défendrait le jour venu les droits de celui-ci à la couronne anglaise. Sans le savoir, il avait juré au-dessus d'un coffre rempli de saintes reliques, ce qui rendait son serment irrécusable du point de vue des témoins normands.
Guillaume le Bâtard conteste donc avec force l'élection de Harold comme roi d'Angleterre. Il plaide ses droits auprès des cours d'Europe. Le pape Alexandre II lui donne raison et, pour preuve de son appui, lui fait envoyer un étendard consacré et des reliques.
Sans attendre, le duc lance la construction d'une flotte de débarquement à l'embouchure de la Dive, près de Cabourg. De là, la flotte (un millier de navires tout de même) se dirige vers Saint-Valéry-sur-Somme et attend les vents favorables.
Le duc de Normandie Guillaume le Bâtard vainquit les Français à la bataille de Mortemer et envoya un messager au roi Henri de France vaincu, Chroniques de Saint-Denis, XIVe siècle

La bataille de Hastings

Apprenant qu'Harold a dû se rendre vers le Nord de son royaume à la rencontre d'envahisseurs norvégiens, Guillaume quitte la Normandie pour l'Angleterre avec quatre à six milliers d'hommes, y compris des mercenaires bretons, français et flamands, et de nombreux chevaux. Le duc débarque le 29 septembre 1066 sur la plage de Pevensey, là même où Jules César débarqua avec ses légions onze siècles plus tôt.
Harold arrive à sa rencontre avec ses troupes, au total sept ou huit mille hommes. Il dispose d'une infanterie réputée, les Housecarls. Il s'agit de Danois armés d'une longue hache. Mais ceux-ci sortent fourbus de leur victoire sur les Norvégiens, à Stanfordbridge, le 25 septembre 1066. Le roi d'Angleterre attend l'assaut de Guillaume sur la colline de Senhac, dans les environs de Hastings.
Le 14 octobre 1066, après un début de combat indécis, le duc de Normandie lance sa chevalerie (trois mille hommes) à l'assaut des lignes anglaises. Celles-ci résistent tant bien que mal aux chevaliers normands, pratiquement invincibles sur les champs de bataille.
À la fin de la journée, Guillaume ordonne à ses archers d'abandonner le tir en cloche pour adopter le tir tendu. C'est ainsi qu'Harold est blessé à l'oeil par une flèche. Aussitôt, un groupe de chevaliers se ruent sur lui et l'achèvent. La mort du roi entraîne la dispersion de ses troupes et la victoire définitive de Guillaume.
Sitôt après la victoire d'Hastings, le jour de Noël 1066, Guillaume est couronné roi d'Angleterre à l'abbaye de Westminster, à Londres, en présence d'un évêque anglais et d'un évêque normand. Les guerriers présents dans l'abbatiale lancent chacun des acclamations dans leur langue. À l'extérieur, les gardes normands, croyant à une bagarre, brûlent des maisons pour faire diversion. Toute l'assistance de l'église s'enfuit à l'exception du duc, troublé, et des deux évêques qui achèvent la cérémonie !
Mathilde, qui n'a pu arriver à temps, est à son tour couronnée deux ans plus tard.
Le serment d'Harold en faveur de Guillaume (tapisserie de la reine Mathilde, musée de Bayeux)

La première bande dessinée de l'Histoire
À Bayeux, en Normandie, on peut voir une célèbre broderie dite « tapisserie de la reine Mathilde », du nom de l'épouse de Guillaume. Elle raconte l'histoire de la Conquête sur 70 mètres de long et environ 50 centimètres de haut.
Cette broderie a été commandée à des artisans saxons par l'évêque de Bayeux, Odon de Conteville, demi-frère du duc Guillaume, pour orner le chœur de sa cathédrale. C'est la première bande dessinée connue. Elle constitue un inestimable témoignage sur les mœurs et la mode vestimentaire de l'époque...

Un réformateur hardi

Le nouveau souverain a beaucoup de mal à imposer sa domination sur l'Angleterre, alors peuplée d'environ deux millions d'hommes de toutes origines : Celtes, Anglo-saxons, Danois, Normands... (l'Angleterre en compte aujourd'hui près de 60 millions).
Femme et clerc (tapisserie de Bayeux, détail)
Il commence par construire une puissante forteresse sur les bords de la Tamise pour maintenir ses nouveaux sujets dans l'obéissance : l'actuelle Tour de Londres ! Il impose aussi une loi commune (« Common Law ») à l'ensemble de ses sujets. Il lance la construction de cinq cents forteresses pour tenir le pays, divise celui-ci en comtés ou « shires » et en confie l'administration à des officiers royaux ou « sheriffs ».
Guillaume ordonne par ailleurs un recensement des terres pour faciliter la collecte des impôts. Ce recensement, le premier du genre, est conservé dans un document célèbre, le « Doomsday Book » (en vieil anglais : le Livre du jugement dernier). Ce registre a été ainsi baptisé parce que l'on considérait qu'il était impossible de dissimuler quoi que ce soit aux enquêteurs... comme ce sera le cas le jour du Jugement dernier !
Les conquérants normands, au nombre d'une dizaine de milliers seulement, se partagent les seigneuries anglaises. Ils éliminent la noblesse issue des précédents envahisseurs, les Angles et les Saxons, et ils introduisent leur langue d'adoption, le français. Unies et protégées par leur insularité, les différentes populations du royaume ne vont pas tarder à fusionner en un seul peuple.

Amère vieillesse

Le roi Guillaume (en anglais William) a une fin de vie difficile... Veuf et privé du soutien de Mathilde, la seule femme qu'il ait jamais aimée, il doit faire face à de multiples séditions, y compris celle de son fils aîné Robert Courteheuse. Celui-ci s'irrite que la couronne d'Angleterre ait été promise à son frère puîné, Guillaume le Roux (ou Guillaume Rufus), le préféré de Guillaume.
Pressé de recueillir la Normandie et le Maine, ses héritages, Robert combat son propre père avec l'opportun concours du capétien Philippe 1er.
C'est ainsi que Guillaume le Conquérant meurt en 1087, suite à une glissade de son cheval, en combattant le roi de France. Il est enterré dans la discrétion à Saint-Étienne de Caen, l'abbaye de son conseiller Lanfranc, un éminent théologien originaire d'Italie devenu après la conquête archevêque de Cantorbéry.
Avec la fin de Guillaume débute une longue hostilité entre la France et l'Angleterre : pendant plus de 700 ans, les deux royaumes ne vont pratiquement jamais cesser de lutter l'un contre l'autre.

Une succession agitée

Guillaume sera, après sa mort, surnommé le Conquérant mais lui-même refusait ce surnom car il se considérait comme l'héritier légitime de la couronne anglaise et non comme un usurpateur ou un conquérant.
Sa descendance directe règne brièvement sur l'Angleterre.
Le roi Guillaume II le Roux, encore célibataire, a du mal à s'imposer face aux barons. Après la mort de Lanfranc, il laisse vacant l'archevêché de Cantorbéry de même que maints autres sièges ecclésiastiques. Cela lui permet de s'en approprier les revenus. Face à la pression du clergé et du pape, il finit par nommer à la tête de l'archevêché un disciple de Lanfranc, l'abbé de Bec-Hallouin, Anselme, un saint homme plus tard canonisé.
Les relations entre l'archevêque et le roi se tendent très vite. Guillaume le Roux est tué le 2 août 1100 d'une flèche au cours d'une chasse, peut-être à l'instigation du troisième fils du Conquérant, Henri Beauclerc. Celui-ci devient roi d'Angleterre au nez et à la barbe de l'aîné, Robert Courteheuse, parti à la croisade.
En 1106, le roi Henri Beauclerc trouve moyen d'enlever aussi à son frère le duché de Normandie. Mais il a le malheur de perdre ses propres fils dans le naufrage de la Blanche Nef, à la Noël 1120. À sa mort, le 1er décembre 1135, il lègue la couronne d'Angleterre à sa fille Mathilde mais la succession est contestée par un cousin de celle-ci, Étienne de Blois. Il s'ensuit quinze ans d'anarchie avant qu'Étienne ne se résigne à désigner comme héritier le fils de Mathilde, Henri II Plantagenêt. Celui-ci ceint la couronne le 19 décembre 1154.

Les îles britanniques : 2000 ans d'Histoire
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Cette série de 9 cartes illustre 2000 ans d'Histoire...
Elle nous mène de la conquête romaine à nos jours en passant par les invasions successives (Angles et Saxons, Danois, Normands) et les péripéties du dernier millénaire : guerres dynastiques, assaut espagnol et révolutions, unification de la Grande-Bretagne, crises irlandaises...

Bibliographie

Pour une approche de cette histoire, je ne saurais trop recommander le livre célèbre d'André Maurois, romancier français très anglophile : Histoire de l'Angleterre. C'est un excellent ouvrage de vulgarisation.
Les quarante successeurs de Guillaume sur le trône d'Angleterre :
1. Guillaume (William) Ier (1066-1087)
  1. Guillaume II (1087-1100)
  2. Henri (Henry) Ier (1100-1135)
  3. Étienne (Stephen) (1135-1154)
  4. Henri II Plantagenêt (1154-1189)
  5. Richard Ier (1189-1199)
  6. Jean sans Terre (1199-1216)
  7. Henri III (1216-1272)
  8. Édouard (Edward) Ier (1272-1307)
  9. Édouard II (1307-1327)
  10. Édouard III (1327-1377)
  11. Richard II (1377-1399)
  12. Henri IV de Lancastre (1399-1413)
  13. Henri V (1413-1422)
  14. Henri VI (1422-1461, 1470-1471)
  15. Édouard (Edward) IV d'York (1461-1470, 1471-1483)
  16. Édouard (Edward) V (1483)
  17. Richard III (1483-1485)
  18. Henri (Henry) VII Tudor (1485-1509)
  19. Henri (Henry) VIII (1509-1547)
  20. Édouard VI (1547-1553)22.
    Jane Grey (non sacrée) puis Marie (Mary) I (1553-1558)23.
    Élisabeth (Elizabeth) I (1558-1603)24.
    Jacques (James) Ier Stuart (1603-1625)25.
    Charles Ier (1625-1649) - Commonwealth (1649-1660)
  21. Charles II (1660-1685)27.
    1. Jacques II (1685-1688)28.
  22. Guillaume III d'Orange et Marie II (1689-1702)29.
  23. Anne (Ann) (1702-1714)30.
  24. Georges (George) de Hanovre Ier (1714-1727)31.
  25. Georges II (1727-1760)32.
  26. Georges III (1760-1820)33.
33 .Georges IV (1820-1830)34.
  1. Guillaume IV (1830-1837)35.
  2. Victoria (1837-1901)
  3. Édouard VII (1901-1910)37.
  4. Georges (George) V Windsor (1910-1936)38.
  5. Édouard VIII (1936)39.
  6. Georges VI (1936-1952)40.
  7. Élisabeth II (1952-2022)41.
  8. Charles III (2023- )
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2024.01.13 20:41 miarrial MONDE – Japon, Inde, Haïti et ailleurs : ce que les toilettes publiques disent des sociétés

MONDE – Japon, Inde, Haïti et ailleurs : ce que les toilettes publiques disent des sociétés
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Le 6 décembre dernier, sortait en salle le film de Wim Wenders Perfect Days, qui met en scène le quotidien d’un employé municipal de Tokyo, Hirayama, chargé de nettoyer les toilettes publiques. Ce film met en évidence, s’il en était encore besoin, les différences sociales et culturelles dans les façons d’appréhender ce petit coin, sa visibilité dans l’espace public, mais également les questions d’hygiène et d’assainissement.
Scène issue de Perfect Days de Wim Wenders, dont le personnage principal est un nettoyeur de toilettes publiques à Tokyo. Wim Wenders, « Perfect Days », Master Mind
Il rend partiellement compte d’une expérience développée par le Tokyo Toilet Project lancé par l’ONG The Nippon Foundation, qui vise à réhabiliter 17 toilettes publiques de l’agglomération de Shibuya en œuvres d’art, toutes gratuites et utilisables par tous et toutes indépendamment du sexe, de l’âge ou du handicap.
L’une d’entre elles, réalisée par Shigeru Ban, est d’ailleurs équipée de cabines colorées et transparentes qui deviennent opaques quand on ferme la porte. Un dispositif qui permet, selon l’architecte, de répondre à deux préoccupations que peuvent avoir les utilisateurs concernant les toilettes : vérifier leur état de propreté et s’assurer que personne ne se trouve déjà à l’intérieur.
Toilettes transparentes, Shibuya
VIDÉO
En esthétisant les toilettes et en en faisant un élément ostensible du décor urbain, c’est-à-dire un outil de requalification de certains îlots de l’arrondissement de la capitale, ce projet donne à voir la place singulière que ces dernières occupent dans la culture nippone.
Néanmoins, s’il a vu le jour, c’est parce ce qu’un certain nombre de stéréotypes (les toilettes publiques étaient considérées comme sombres, malodorantes et effrayantes) en limitaient l’utilisation. Aujourd’hui encore, de nombreuses femmes hésitent à employer les commodités au Japon. Même au sein du pays leader des toilettes de haute technologie – où l’entreprise Toto participe au rayonnement de cette expertise synonyme de soft power –, ces stratégies d’évitement expriment à des degrés divers des processus de différenciation et d’exclusion.

Une préoccupation sociétale

Cet exemple permet de soulever des questions essentielles qui dépassent la singularité japonaise. Quelles stratégies adopter en matière d’implantation des toilettes publiques ? Quels choix de localisation ? Quelles dialectiques du visible et de l’invisible – de ceux qui les utilisent, ceux qui les entretiennent et des flux qui y sont rassemblés puis dispersés – se jouent dans et à travers ces lieux ?
Cette perspective incite à dire que toute action envers les toilettes ne peut se contenter de se baser sur une seule unité géographique (comme un îlot ou un village), mais doit prendre en compte tous les effets que les toilettes, de leur localisation à leur entretien, ont sur la société. D’autant plus lorsque des toilettes, sublimées par l’art, en viennent à renforcer la centralité de Tokyo.
Partout dans le monde, les toilettes publiques témoignent de la complexité des espaces publics partagés. En Europe, les toilettes publiques sont souvent synonymes de saleté et de désagréments, et évoquent des espaces utilisés à des fins pour lesquelles ils n’ont pas été conçus : consommation de drogues, supports de graffitis et de tags, rencontres sexuelles ou abris (pour les personnes qui en sont privées), par exemple.
« Size matters », centre commercial Palladium, Prague
Ce sont des espaces polyvalents qui matérialisent notamment des inégalités de genre. Les femmes ont davantage besoin de se rendre aux toilettes que les hommes (spécialement en période de grossesse et de menstruations) et elles y passent plus de temps, mais les toilettes fermées sont moins nombreuses que les urinoirs.
Par ailleurs, la présence de certaines catégories de populations (migrants, toxicomanes sans domicile fixe) peut susciter des réactions des pouvoirs publics donnant à voir des mécanismes de domination. Plus généralement, dans nos sociétés qualifiées de développées, savoir qui nettoie les toilettes au sein de la sphère domestique, sur le lieu de travail et dans l’espace public en dit souvent beaucoup sur les rapports de domination et la reproduction des rôles genrés.

Un tabou mondial ?

La question des excréments est souvent taboue. Pourtant, la préoccupation est telle que l’ONU célèbre depuis 2013 une « Journée mondiale des toilettes », rappelant qu’un tiers de la population mondiale ne bénéficie pas de lieu approprié pour ses besoins, ce qui engendre de nombreux problèmes : violences, exclusion d’activités sociales (notamment pour les femmes et les enfants), conséquences sanitaires (y compris la diffusion d’épidémies telle que le choléra). Une organisation spécialisée à but non lucratif promeut cette journée et de nombreux projets à travers le monde : la World Toilet Organization.
Campagne de sensibilisation contre la défécation en plein air (Kanadukathan, Tamil Nadu, Inde). En Inde, l’OMS a estimé qu’environ 520 millions de personnes déféquaient régulièrement à l’air libre en 2015. Le problème est particulièrement préoccupant dans les zones rurales, où 69 % des ménages ont déclaré ne pas posséder de latrines en 2011. Néanmoins, la situation s’est considérablement améliorée : le pourcentage de ménages pratiquant la défécation à l’air libre a diminué, passant de 39 % en 2015-2016 à 19 % en 2019-2021
Ainsi, les questions logistiques et techniques sont multiples : fosses septiques à évacuer, façons dont on peut développer les toilettes sèches ou s’adapter au phénomène de défécation à l’air libre, systèmes de traitement et de recyclage des excreta, voire réutilisation des excréments pour l’agriculture

Le reflet de hiérarchies sociales

Les attitudes envers les toilettes peuvent être le reflet de hiérarchies sociales (entre ceux qui les utilisent, ceux qui les nettoient, ceux qui évacuent les déchets). En Haïti, posséder des toilettes est devenu un signe de prestige, surtout après le séisme de 2010, quand de nombreuses ONG ont aidé à leur construction. Toutefois, leur entretien est dédié aux bayakous, des vidangeurs qui effectuent leur travail sans aucune mesure de sécurité ni d’hygiène, et qui sont particulièrement méprisés par la société – bien que ce métier indispensable leur permette de vivre, ainsi qu’à toute leur famille, a priori sans risquer le chômage.
Cité Soleil, agglomération de Port-au-Prince, Haïti. Ces toilettes installées par des ONG suite au séisme de 2010 ont été rapidement démontées pour être revendues ou reconverties en abris
Dans toute l’Inde rurale, l’évacuation manuelle des déchets reste la plus dégradante des pratiques. Alors même que l’interdiction de cette activité a été renforcée à travers une loi en 2013 (The prohibition of employment as manual scavengers and their rehabilitation Act), cette profession, essentiellement réservée aux basses castes et Dalits (Scheduled Castes) et aux tribus répertoriées (Scheduled Tribes) perdure.
Depuis 1993, l’ « Employment of Manual Scavengers and construction of Dry Latrines (prohibition) » interdit la construction de toilettes sèches mais ces dernières existent toujours et sont même paradoxalement remises au goût du jour pour des raisons d’accessibilité dans les zones non connectées aux réseaux d’égouts, parfois par des ONG des Nords.
Les toilettes sèches permettent la séparation des flux, la valorisation de ressources perdues et des économies substantielles en eau. À ce titre, cet assainissement écologique et décentralisé incarne en Occident une certaine idée de la transition écologique. Pourtant, en Inde, le caractère problématique de leur gestion (évacuation des excreta) est loin d’être synonyme de transition pour les populations les plus marginalisées. Cet exemple soulève tout le paradoxe lié à la circulation des dispositifs d’assainissement.
En pratique, le nettoyage manuel des latrines (« manual scavenging ») continue, avec l’aval des municipalités, dans les égouts bouchés des grandes villes. Les femmes, principalement, continuent à utiliser leurs mains pour nettoyer les matières fécales et les transporter loin des habitations. Le chemin de fer indien est l’autre grand employeur de femmes et hommes travaillant comme éboueurs manuels. En Inde, déféquer le long des rails est fréquent, notamment en ville.
Au sein des camps de réfugiés maliens, au Niger, des toilettes collectives ont été installées par les ONG dès 2012.
Latrine installée dans le camp de réfugiés d’Abala, au Niger. En raison des difficultés d’accès à l’eau, les latrines étaient rarement nettoyées mais bouchées une fois pleines puis déplacées, ce qui entraînait des problèmes d’hygiène et de contamination de la nappe phréatique. Lors de cette visite d’agents du UNHCR, les réfugiés demandaient d’adapter les latrines à leur culture, notamment en installant des patères pour que les habits ne traînent pas par terre
Elles ont été rapidement privatisées par les Touaregs nobles (Imajaghan) grâce à un cadenas sur les portes pour en interdire l’accès aux groupes sociaux moins valorisés. Toutefois, ces toilettes sont entretenues par les Bella (ou Iklan), considérés dans cette société très hiérarchisée comme des esclaves ou des serviteurs ayant peu de droits et de rémunérations et qui, eux, vivent aux marges des camps et n’ont pas le droit de les utiliser. Ils vont faire leurs besoins dans le désert. Censées être accessibles à tous, ces toilettes qui visent à préserver l’hygiène du camp en toute équité sont donc récupérées pour reproduire les mécanismes d’exclusion et de domination.

Des processus de hiérarchisation spatiale

Les toilettes peuvent également donner à voir des processus de hiérarchisation spatiale entre quartiers centraux des métropoles et les périphéries, entre espaces urbains et espaces ruraux.
Par exemple, si les grandes métropoles, en étroite filiation avec la révolution hygiéniste, ont largement développé des réseaux techniques d’égouts, le paradigme des toilettes reliées à un réseau centralisé semble désormais inadapté à la morphologie des villes des Suds.
Trop étalées, trop morcelées, trop polycentriques, elles ont également pour particularité d’accueillir une importante population flottante qui occupe des zones d’habitats informels et qui n’a pas le « droit » à être raccordée aux réseaux d’égouts.
À lire aussi : Les villes africaines vont-elles exploser ?
Ces villes dépendent donc d’infrastructures décentralisées ou temporaires qui, finalement, se pérennisent via différents arrangements pour leur maintenance. Ou alors, à l’instar de la zone d’habitats spontanés (ou slum) de Kibera (Nairobi), ce sont d’autres pratiques qui se développent comme les « flying toilets » qui consistent à se soulager dans des sacs en polyéthylène pour ensuite les jeter.

Des lieux violents

Les toilettes peuvent également être esquivées par crainte de violences ou d’insécurité, spécialement pour les enfants et les adolescents ou encore les femmes.
À travers le monde, l’absence de toilettes dans les écoles ou leur insalubrité excluent de nombreux enfants de l’éducation. C’est particulièrement vrai pour les filles qui, lors de leurs menstruations, ne peuvent se changer et restent chez elles, ce qui les exclut encore plus de la société. Le besoin d’uriner dans l’espace public pose également des enjeux autour du corps des femmes. Les femmes, ne peuvent pas aussi facilement que les hommes, uriner dans l’espace public. Lorsqu’elles le font, elles sont vulnérables, face au risque accru d’agressions sexuelles.
Entre l’espace privé ou public, quand elles sont partagées ou impensées comme dans le cadre des soins hospitaliers – les effets sociaux et émotionnels de la défécation dans un contexte hospitalier sont tout aussi répugnants, tant pour les patients que pour les professionnels et autres prestataires de soins –, l’installation et la gestion des toilettes prennent une importance réelle et peuvent même également être des enjeux de richesse.

Un enjeu hautement politique

Au-delà des tabous, des non-dits ou encore des processus d’artialisation, les toilettes sont au cœur de nos pratiques quotidiennes mais aussi des politiques publiques. Elles constituent donc un objet d’étude qui, loin d’être anecdotique, se trouve au croisement des enjeux du corps et de l’intimité, des mécanismes de différenciation et de hiérarchisation sociale, d’économies importantes et de questionnements éthiques.
Qu’elles soient visibles ou non, de haute technologie ou rudimentaires, qu’on en parle au pluriel (« les toilettes »), de manière plus hygiéniste (« le sanitaire ») ou avec familiarité (le « petit coin »), la question des toilettes est à la fois universelle et encore peu envisagée par les sciences humaines, même s’il y a récemment eu une relative vivacité académique pour le sujet Nous pouvons citer par exemple un essai sur les toilettes publiques, le programme de recherche et action sur les systèmes alimentation/excrétion et la gestion des urines et matières fécales humaines, ou encore l’appel à textes pour un numéro spécial de la revue Suds. Un début pour voir le petit coin plein de non-dits comme un grand témoin des enjeux de notre époque.


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2024.01.11 17:23 miarrial Montaigne (1533 - 1592) La sagesse désabusée

Montaigne (1533 - 1592) La sagesse désabusée
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Premier grand philosophe français, Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, est issu d'une famille de riches négociants bordelais qui a accédé à la noblesse en acquérant en 1477 le château et la seigneurie de Montaigne, dans le Périgord. Par sa mère, Antoinette de Louppes de Villeneuve, il descend d'un marrane, Anthony Lopes de Vyllanova, juif hispano-portugais converti et réfugié à Bordeaux.
Il est l'auteur d'un livre de réflexions dont le titre, empreint de modestie, Les Essais, deviendra générique. Sans doute lui-même aurait-il été le premier surpris par la fortune de son livre, qui continue un demi-millénaire plus tard, de bercer nos pensées.
Michel Eyquem de Montaigne,

Une jeunesse heureuse

La tour de Montaigne
Aîné d'une famille de huit enfants, le futur écrivain naît le 28 février 1533 dans le château familial.
Après avoir été mis en nourrice dans le village voisin de Papassus et confié à des gens du peuple afin qu'il ne se sentît jamais éloigné de « cette condition d'hommes qui a besoin de notre aide », il est éduqué avec une attention exceptionnelle par un père humaniste, « le meilleur des pères qui furent oncques ».
Chaque matin, il est réveillé au son de l'épinette « afin de ne pas lui abîmer sa tendre cervelle ». Son père et les gens de la maison ne lui parlent que latin et c'est à 7 ans seulement qu'il découvrira le français et pourra pratiquer le patois gascon de sa région.
Son éducation et son agilité d'esprit lui valent une scolarité brillante au collège de Guyenne, à Bordeaux, qui se conclut par des études de droit.
Là-dessus, Michel de Montaigne entre dans la vie active comme conseiller des aides à la cour des Comptes de Périgueux puis au Parlement de Bordeaux. C'est là, dans le palais de l'Ombrière, qu'il rencontre en 1557 l'auteur d'un opuscule politique audacieux sur la démocratie et la liberté : le Discours de la servitude volontaire ou Contr'Un. Étienne de la Boétie, de trois ans plus âgé que Montaigne, a rédigé ce texte à 18 ans, en 1549.

Les épreuves à l'origine des Essais

Montaigne et La Boétie, Gravure tirée de la revue Mosaïque du Midi, 1839
L'amitié entre les deux jeunes hommes ne va dès lors cesser de croître (« parce que c’était lui, parce que c’était moi ») jusqu'à sa brutale interruption le 18 août 1563, avec la mort de La Boétie, emporté par la peste.
Montaigne se marie en 1565 avec la fille d'un collègue du Parlement, Françoise de la Chassaigne, à laquelle il restera uni dans la tendresse et la fidélité sans toutefois se consoler de la perte de son ami. Le couple aura six enfants dont un seul leur survivra, leur fille Éléonore.
Si l'on en croit l'écrivain philosophe, le deuil de ses enfants ne va pas l'affecter outre-mesure : « Et j'en ai perdu, mais en nourrice, deux ou trois, sinon sans regret, au moins sans fâcherie. Si n'est-il guère accident qui touche plus au vif les hommes... »
Un peu plus tard, en 1568, la mort de son père plonge une nouvelle fois Montaigne dans l'affliction mais lui vaut d'hériter d'une grosse fortune.
Il estime, à 37 ans, en 1571, être suffisamment avancé en âge pour préparer sa mort en philosophant comme savaient le faire les grands penseurs de l'Antiquité avec le but de « se reposer sur le sein des doctes Vierges dans la paix et la sérénité » ; la matière de sa réflexion étant sa propre vie. « Que sais-je ? » devient sa devise.
Son œuvre maîtresse, Les Essais, va naître de manière éclatante de ce projet. C'est en référence à elle que nous donnons depuis lors le nom d'« essai » à tout ouvrage de réflexion.

Homme d'action autant que sage

Montaigne va se consacrer pendant dix ans à l'écriture dans l'une des tours de son château (sa « librairie », riche d'un millier d'ouvrages) tandis que la France, autour de lui, gémit dans les guerres de religion.
Empreinte d'une immense érudition et d'une intelligence hors du commun, son œuvre n'en reste pas moins accessible à tout un chacun, grâce en soit rendue à l'éducation reçue de son père, en latin comme en patois et en français, au milieu des lettrés comme des gens du peuple : « Le parler que j'aime, c'est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu'à la bouche, un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque » (Essais, I, 26).
Sur les poutres du plafond, Montaigne fait inscrire les maximes des auteurs antiques qui l'inspirent. On peut encore les voir telles qu'en son temps : « Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m’est étranger » (Térence).
Mais il sera interdit au penseur de s'isoler autant qu'il l'aurait souhaité... Sa réputation de sagesse est telle, dans les hautes sphères de la société, que le roi Charles IX fait appel à lui comme gentilhomme ordinaire de la Chambre. Dès 1572, l'année de la Saint-Barthélemy, il doit rejoindre le duc de Montpensier, général de l'armée royale et lui sert d'intermédiaire auprès du Parlement.
Se souvenant de sa rencontre avec trois Indiens du Brésil, à Rouen, en 1562, Montaigne note de façon ironique et amusée dans les Essais : « Mais quoi, ils ne portent point de hauts-de-chausses ! » Il ne s’en tient pas là. Décrivant les mœurs cruelles des « cannibales », il ajoute : « Je trouve, pour revenir à mon propos, qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté : sinon que chacun appelle barbarie, ce qui n’est pas de son usage ». Et précise : « Je pense qu’il y a plus de barbarie à manger un homme vivant qu’à le manger mort, à déchirer par tourments et par géhennes, un corps encore plein de sentiment, à le faire rôtir par le menu ». La critique vise ses contemporains qui se déchirent dans les guerres de religion...
Inscriptions latines sur les poutres du plafond de la tour-bibliothèque de Montaigne
Le sage dans la guerre civile
Homme de belle prestance, malgré sa petite taille, Montaigne inspire le respect aux gens de rencontre, y compris aux soudards et aux bandits. Il n'empêche qu'il endure les guerres de religion avec la peur au ventre et s'en confie à son journal : « Je me suis couché mille fois chez moi, imaginant qu’on me trahirait et assommerait cette nuit-là : composant avec la fortune, que ce fût sans effroi et sans langueur : Et me suis écrié après mon patenôtre, Impius haec tam culta novalia miles habebit ? » [Ces terres que j’ai tant cultivées, c’est donc un soldat impie qui les aura ? Virgile, Églogues] Retenons de lui cette triste formule hélas toujours vérifiée : « Les guerres civiles ont cela de pire que les autres guerres, de nous mettre chacun en échauguette [sentinelle] en sa propre maison » (Essais, III, 9, 970-1).

Les voyages, remède à la maladie et ouverture sur le monde

En 1574, Montaigne se retire dans son château pour se soigner car il souffre de la maladie de la pierre, une grave maladie des reins. Après la première édition des Essais, le 1er mars 1580, à Bordeaux, il entreprend un grand périple en Allemagne, Suisse et en Italie, dans l'espoir de soigner ses calculs rénaux par le biais d'eaux thermales.
À Rome, où il s'attarde pas moins de six mois, apprend l'italien et acquiert la nationalité romaine, il apprend le 7 septembre 1581 sa nomination à la mairie de Bordeaux, fonction qu'il va assumer avec sérieux durant deux mandats tout en peaufinant les nouvelles éditions des Essais où se révèle sa pensée, certes sceptique, mais empreinte de tolérance et d'ouverture (« Je suis du monde »). Lui-même, quoiqu'il en paraisse, demeure envers et contre tout fidèle à la foi catholique de son enfance : « Il n’est rien si aisé, si doux et si favorable que la loy divine : elle nous appelle à soy, ainsi fautiers et detestables comme nous sommes : elle nous tend les bras et nous reçoit en son giron, pour vilains, ords et bourbeux que nous soyons et que nous ayons à estre à l’advenir » (Essais, I, 56).
La Guyenne, province dont la capitale est Bordeaux, se voit placée sous le gouvernement d'Henri III de Navarre, futur Henri IV. Celui-ci, bien que chef du clan protestant, fait de Montaigne, catholique sincère, l'un de ses conseillers. Le sage est désigné à plusieurs reprises comme négociateur entre le gouverneur et son cousin, le roi de France Henri III.
En 1584, la mort du jeune frère d'Henri III fait d'Henri de Navarre l'héritier légitime du roi de France. Les chefs catholiques ne supportant pas la perspective d'un roi protestant, voilà qu'éclate la « guerre des trois Henri », le troisième étant le duc Henri de Guise. À la Noël 1584, alors qu'il est traqué par les armées ennemies, Henri de Navarre s'héberge avec quelques hommes chez Montaigne. Il y reviendra dans de meilleures conditions en octobre 1587, après sa victoire de Coutras et la messe de Libourne en hommage aux défunts.
Montaigne ne se contente pas de dialoguer avec les chefs de guerre. Il noue aussi une relation d'amitié avec la très cultivée Diane d'Andoins, qui le reçoit dans son château d'Hagetmau et qu'il surnomme la « Grande Corisande ». Diane reste avant tout connue comme le premier grand amour d'Henri de Navarre, le « Vert-Galant ».
En préparant une nouvelle édition des Essais, il fait aussi la connaissance d'une jeune fille de la noblesse picarde, Marie Le Jars de Gournay, qui va l'assister dans son travail avec une immense affection et gèrera après sa mort la réédition de ses œuvres. Cette complicité intellectuelle n'empêche toutefois pas Montaigne de nourrir à l'égard des femmes et de leur « faible nature » des préjugés bien dans l'air de son époque. « Un duc de Bretagne [a dit] qu'une femme était assez savante quand, parmi les vêtements de son mari, elle savait distinguer une chemise d'un pourpoint », se plaît-il à rappeler.
De plus en plus affecté par sa maladie, Michel Eyquem de Montaigne doit bientôt demeurer cloîtré dans sa chambre, au-dessous de sa chère « librairie ». Chaque matin, il écoute la messe, dans la chapelle privée de l'étage inférieur, à travers un orifice dans le mur.
Le 13 septembre 1592, sentant sa mort venir, il fait venir ses proches et s'éteint au moment de l'Élévation (quand le prêtre consacre le pain et le vin). Il a 60 ans et laisse le souvenir d'un honnête homme, d'un penseur tolérant et d'un virtuose de la langue française en un siècle où ces qualités étaient parcimonieusement distribuées. Avec Montaigne, l'intelligence a acquis un style.
Cénotaphe de Montaigne, Bordeaux, musée d'Aquitaine

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2024.01.10 21:47 whisperingwindsalex Coeur en douleur (long)

Bonsoir les amis,

J'aimerais vous raconter l'histoire d'une partie très importante de ma vie. C'est l'histoire de ma relation avec ma première petite amie française qui a duré un an (2023).

JANVIER 2023
J'ai rencontré Mathilde (ce n'est pas son vrai nom, mais nous l'appellerons ainsi) sur un site d'échange linguistique. Je n'avais pas l'intention de me mettre en couple, je cherchais simplement quelqu'un pour m'aider avec mon français oral. On me disait souvent que je parlais bien français, mais cela ne me suffisait pas. Je voulais perdre mon accent (je suis Libanais et, comme tous les Libanais, j'ai du mal à prononcer correctement la lettre "R"). Je me suis fixé le défi de développer mon élocution au point où l'on pourrait croire que je suis un Français de souche.

J'ai découvert le site sur un blog et j'ai failli ne pas m'inscrire, mais au dernier moment, j'ai franchi le pas. Au début, j'ai rencontré peu de personnes sérieuses, donc j'ai abandonné le site. Après une semaine, quelqu'un m'envoie un message. C'était une fille nommée Mathilde, demandant si je pouvais l'aider avec sa prépa (examen d'anglais) qui approchait, et en échange, elle proposait de m'aider avec mon accent. Elle semblait aussi déterminée que moi à atteindre son objectif, donc j'ai accepté.

Elle a demandé mon numéro puis m'a envoyé un message sur WhatsApp. Nous avons commencé à discuter et à nous connaître. J'ai rapidement réalisé que j'étais tombé sur une perle rare, simplement en observant la manière dont elle écrivait ses messages. C'était une personne pleine d'amour inconditionnel, pour ses amis, pour sa famille, pour l'humanité (qui l'avait tant maltraitée). Je voulais absolument faire partie de sa vie, à ce stade, de manière platonique, car à l'époque, j'avais beaucoup de connaissances, mais très peu de "vrais" amis.

Je ne l'avais toujours pas vue ; elle avait une photo de profil d'elle à 8 ans avec son chien, et je n'osais pas lui demander de m'envoyer des photos pour ne pas qu'elle le prenne mal. Après trois jours, je lui ai proposé de discuter par téléphone (pour améliorer mon oral, mais en vérité, je voulais entendre sa voix). Le premier appel a duré trois heures et demie, tant nous nous sentions à l'aise de parler de tout et de rien. Depuis, nous discutions chaque soir jusqu'au jour où j'ai osé l'inviter à dîner un samedi soir à Châtelet. J'arrive un peu tôt, puis elle arrive à l'heure. Je la vois pour la première fois. Elle est timide et s'approche lentement vers moi, me regarde, regarde ses grosses bottes noires, puis me regarde à nouveau. Mathilde avait un style gothique, ce qui ne me choquait pas car nous en avions déjà parlé et je m'attendais à voir une fille habillée comme si elle sortait d'un enterrement, et franchement, cela me soulageait qu’elle soit ainsi. Les filles comme elle ne m'attiraient pas nécessairement, et de cette manière, notre amitié serait préservée sans dépasser ses limites.

Mathilde ressemblait plus ou moins à la "Doomer Girl" avec ses cheveux courts, son choker et ses joues légèrement roses. Cependant, contrairement à la "Doomer Girl", Mathilde était toujours souriante, avec des dents plus belles que les perles éclatantes de l'aube.

Après le dîner, nous sommes allés dans un bar de métal où je lui ai fait goûter son premier Cuba libre (qui deviendra notre boisson de choix pour chaque occasion).

Étant un peu dépressif de base (merci Robert Smith et Ian Curtis), j'avais une légère tendance à me déprécier inconsciemment. Elle m'interdisait absolument de faire ça quand nous étions ensemble et allait jusqu'à me donner des coups de poing sur le bras pour "me réveiller". Elle croyait tellement en moi et me disait toujours de garder ma tête levée sinon je ferais tomber ma couronne; elle m'appelait "mon guerrier" parce qu’elle avait vu près de mon épaule une cicatrice de couteau que j’avais reçue un soir, à l'âge de 19 ans, en défendant l’honneur de ma petite amie de l’époque.

MARS 2023
Alex : Allo ?
Mathilde : Salut, je te dérange pas ?
Alex : Euh, non, non, ça va. Quoi de neuf ?
*Du blablatage pendant 5 minutes *
Mathilde : Oui, oui... en fait, il y a quelque chose... Tu sais, j'ai vraiment envie de regarder ce film d'horreur espagnol, REC. Tu en as entendu parler ?
Alex : Oui, je crois que c'est assez intense, non ?
Mathilde : Yep, et c'est là le problème. Je meurs d'envie de le voir, mais je suis sûre que je vais avoir trop peur de le regarder toute seule.
Alex : Euh, tu veux... je ne sais pas... en parler ?
Mathilde : Non, en fait, je me demandais... ça te dérangerait si je venais le regarder chez toi ? On pourrait faire une soirée film. Je ramène le rhum et le coca !
Alex : Chez moi ? Euh, je... Oui, enfin, je suppose... tu viens à quelle heure ?
Mathilde : Vers 21h, ça te va ?
Alex : Euhh, 21h ? Oui, oui, ça devrait aller.
Mathilde : Cool, merci beaucoup ! Ça va être plus sympa de le regarder à deux. À tout à l'heure !
Alex : Oui... euh, prends soin de toi.

On a couché ensemble cette nuit-là. Jusqu'à ce jour, le sujet de savoir si elle avait prémédité cet acte et savait que ce résultat allait arriver continue à trotter dans ma tête. Aucun souvenir de ce qui s'est passé après la fin du film qu'on regardait, complètement bourrés. C'était sa première fois qu’elle se bourrait (elle m'a avoué des mois après qu’elle avait tellement envie de se laisser aller, mais avec une personne de confiance).

Le lendemain, les choses étaient awkward. Je me disais dans ma tête : "Ça y est, Alex, well done, t'as complètement foiré cette amitié. Quelle stupidité de ta part de lui dire de venir, n'as-tu pas envisagé un instant que cette merde pourrait se produire ?". Je me suis levé pour faire des crêpes, aucun mot ne sortait de sa bouche. Elle me regarde alors qu’on mangeait sur mon bureau d'étudiant. Elle essaye de casser le silence. “Tu sais, ces crêpes sont meilleures que celles de ma mère”. Je ne réponds pas. "Est-ce que ça signifie maintenant qu’on n'est plus amis ?" demande-t-elle. "Je ne sais pas", je réponds. On finit de manger, je m'approche d'elle, elle ne donne aucun signe de résistance. On couche ensemble une deuxième fois, puis elle dit qu'elle doit partir pour réviser. Je la dépose à la station de tram et en rentrant, je me dis que c’est sûr qu’on ne va jamais se revoir après ce qui s'est passé, mais ce qui est bizarre, c’est que tout a continué comme avant..

Des mois passent, on se voit, on sort manger, on discute, on marche la nuit à Paris jusqu'à 4 heures du matin, et on continue à coucher ensemble, toujours sous le label "amis". La relation était complètement bizarre. Personne n'avouait à l'autre qu’il l’aimait, et l’acte se produisait en sorte comme si c'était spontané et non planifié.

Vers avril, elle a commencé à demander de squatter chez moi 1 ou 2 jours par semaine, ce que j’acceptais bien sûr, puis au fur et à mesure, sa brosse à dents, son shampoing et ses trucs de femme comme maquillage et je ne sais pas quoi, trouvaient mon appartement comme leur nouveau logement. Je ne résistais pas, ça me plaisait d’avoir quelqu’un vivre avec moi avec qui je partageais mon quotidien, surtout sans engagement. Je cuisinais, elle faisait la vaisselle, je payais un restaurant, elle payait l’autre, je faisais travailler son anglais, elle m’aidait avec mon accent et mon intégration dans la culture du pays. Elle m’achetait des livres d’histoire et de géographie. Je passais de l’Alex du pays des cèdres, à Alex le Nantais pur beurre (44=Breizh).

JUILLET 2023
C'est les vacances. J'avais un emploi qui m'attendait en septembre dans l'un des plus grands cabinets de conseil du monde, et elle, elle avait réussi sa prépa avec d'excellentes notes (16/20 en Anglais) et partait en école d'ingénieurs en Bourgogne.

On part en Bretagne pour 12 jours rester dans la maison de sa grand-mère décédée. On avait la maison entière à nous. Elle a menti (pour une raison que je ne comprends toujours pas) à ses parents en disant qu’on n'était pas seuls et qu'il y avait une amie avec elle qui nous rejoindrait. J'ai fait exprès de laisser mon téléphone chez moi, pour être complètement submergé dans cette expérience qui m'attendait. Je prends mon journal pour noter.

Je découvre Saint-Malo, l'Île de Bréhat, Brest, La forêt de Brocéliande, Lorient, Vannes, Rennes, je nage dans l’Atlantique pour la première fois et je vois les dauphins de loin, et nous passons devant un phare, puis un autre, et encore un autre...

Une chose intéressante commence à se passer que je n'avais pas ressentie avant. Parce que je suis seul avec elle, une semaine déjà écoulée, dans une maison très isolée du reste du monde, je commence à avoir des sentiments pour cette femme. On avait déjà couché ensemble plus de 50 fois, mais là, on vivait pratiquement ensemble. Un point faible de l’homme, c’est que quand il sent qu’une femme s’occupe bien de lui, se préoccupe de son bien-être, etc., il commence forcément à l’aimer. Je sentais qu'il fallait dire quelque chose, je ne pouvais plus vivre comme ça, je voulais exprimer mes sentiments, j’en avais marre de ce mode de vie, de faire l’amour sans admettre son amour.

Mon meilleur ami m'avait averti que ce truc allait arriver tôt ou tard. Il m'a dit que tu ne peux pas continuer à faire l'amour avec une seule femme sans commencer à développer des sentiments. Et voilà, les sentiments débarquent.

On était bourrés une nuit, une grande bouteille de Rince Cochon aux fruits rouges, achetée du dernier Super U avant l’Amerique, c’est là où j'ai profité du fait qu’elle se saoule plus vite que moi pour avoir la conversation.

Alex : Ça va, tu as l'air... un peu trop joyeuse ce soir.
Mathilde : Je me sens super bien, cette soirée est géniale, ah mais j’adore Black Sabbath ! Pourquoi ???
Alex : Rien, c'est juste que... j'ai une question un peu étrange. Si je te demandais si tu m'aimais bien, tu me dirais quoi ?
Mathilde : Alex, tu es sérieux ? Tout ce que tu as à faire, c'est demander.
Alex : Oui, mais là, maintenant, si je te demandais ?
Mathilde : Demande-moi donc, et tu verras !
Alex : D'accord... Mathilde, est-ce que tu m'aimes bien ?
Mathilde : Je pense que tu devrais me poser cette question quand je serai sobre. Mais qui sait...

Le jour d'après, elle m'a promis qu'elle allait m'amener voir le point le plus à l'ouest de la France (Pointe de Corsen) pour regarder le coucher du soleil. C'était l'endroit parfait pour moi de poser la question. On arrive, j'hésite, je commence à suer, je bug, mais finalement, je le sors tellememt j’ai galeré.
Alex : Je t'aime.
La fille bug pendant 10 secondes puis,
Mathilde : Tu ne sais pas depuis combien de temps j'attendais que tu dises ça.
Alex : Tu ressens la même chose ?
Mathilde : Oui, j'ai eu des sentiments pour toi tous ces mois, mais je n'aurais jamais eu le courage de te le dire. Je suis tellement heureuse que tu l'aies fait.

Ce soir-là, c'était la première fois où je sentais que je faisais l'amour avec mon âme plutôt qu'avec mon instinct animal. Tellement de plaisir de finir avec la phrase “je t’aime”

AOÛT 2023
Je l’aide à déménager. Nous louons une camionnette et partons. Nous montons les meubles Ikea ensemble. Je rencontre son père, un Breton très modeste avec un cœur d’enfant. Je pense qu’il m’a aimé parce qu’il voyait que j’aimais beaucoup sa fille. Nous avons continué à discuter par SMS même après la rupture de la relation (peut-être qu’il n’était pas au courant). Je reste quelques jours avec elle dans cette nouvelle ville pour l’explorer ensemble. Elle est nerveuse à l'idée de commencer ses études et de ne pas avoir d’amis. « Tout ira bien », je la rassure. Je l’embrasse puis je rentre à Paris.

SEPTEMBRE 2023
Je commence mon travail. Mes collègues sont géniaux, je fais 2 jours de déplacement aux usines par semaine. Elle galère un peu à trouver des amis, on discute chaque soir, et elle est triste. Ça me fait mal au cœur et je lui promets de la voir au moins deux fois par mois. Elle adopte un chaton pour ne pas rester seule.

OCTOBRE 2023
C’était le 4 octobre qu’elle m’a annoncé par SMS qu’elle voulait mettre fin à notre relation, qu’elle voulait qu’on redevienne amis, mais sans les rapports. Une chose qui m’a complètement choqué, je ne comprenais rien. Chaque message était une excuse différente. « Alex, tu regardes d'autres filles dans la rue quand on est ensemble », « Alex, je suis dans une autre ville, c’est différent maintenant », « Alex, c’est compliqué », etc. Alors qu'il y a trois semaines, elle m’envoyait ce message : « T'es beau, t'es drôle, t'es souriant, tu ne penses pas qu'à toi pendant […] et même si parfois je sais très bien ce que tu as en tête, tu sais amener les choses de manière naturelle, ce qui est très agréable… »

Mon ami m’a dit de ne pas chercher à comprendre. Elle a pris sa décision. J’ai tenté de la récupérer en faisant le trajet. Ça n’a pas marché, dès que je suis arrivé, elle m’a dit bonjour puis s’est mise à parler à son nouveau chaton, comme si je n'avais pas passé 4 heures de trajet après mon travail vendredi soir juste pour la voir. Je ne pense pas qu’elle m’ait quitté parce qu’elle a trouvé quelqu’un d’autre. Ce n’est pas elle, Mathilde n’est pas comme ça.

Ça n’a pas pris longtemps pour échouer ma période d’essai (27 octobre) et être viré pour manque de performance. Octobre m’a complètement détruit. Je n’ai simplement pas vu de futur après. C’est mon meilleur ami qui m’a aidé à plus ou moins garder une base de santé mentale.

Pourquoi les femmes font-elles cela ? Pourquoi gardent-elles tout pour elles et ne te disent-elles pas ce que tu fais de mal ? Pourquoi ensuite prennent-elles la décision, font le deuil, passent à autre chose puis te rejettent ainsi ?

J’ai réussi à trouver un autre emploi et c’est beaucoup mieux maintenant… Mais elle me manque beaucoup, ma chouquette. Je n’arrive pas à l’oublier parce que je la vois partout en IDF. Dans cet hôpital abandonné à Paris, on a fait de l’urbex la nuit ; à cet arrêt, on a dansé pour de l’argent ; dans ce coin de rue, on a fait plaisir à un SDF en lui offrant des quequettes au chocolat ; et là-bas, au jardin du Luxembourg, une vieille dame nous a dit qu’on formait un couple charmant. Et mon souvenir préféré à Paris, c’était quand on était encore amis, avant les rapports, avant qu’on se connaisse plus. On était au 18ème dans une station de métro, j’ai pris sa main soudainement et on a commencé à courir comme des fous dans les couloirs de ce labyrinthe de fourmis, elle en train de rire comme si c’était un film indé.

Elle a touché mon âme avec des mains brûlantes, et a causé la naissance d’une nouvelle personne.

C’est elle qui m’a créé. Je sens que je n’ai aucun souvenir avant notre rencontre.

Tellement je souffre, même des mois après... mais je sais que ça va passer. Il y a des personnes qui t'aident à devenir la personne que tu finis par être, et tu peux leur être reconnaissant, même si elles n'étaient pas destinées à rester dans ta vie pour toujours.

I will always, always dream of you
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2024.01.06 11:49 miarrial Molière (1622 - 1673) Quatorze ans de comédies pour accéder à l'immortalité

Molière (1622 - 1673) Quatorze ans de comédies pour accéder à l'immortalité
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Molière ! Parmi tous les auteurs qui ont illustré la langue française, de Rabelais et Montaigne à Hugo et Proust, il est le seul à faire consensus.
Jean-Baptiste Poquelin dit Molière (Paris, 15 janvier 1622 ; 17 février 1673), 1671, Pierre Mignard, musée Condé, Chantilly
Familier du jeune roi Louis XIV, il a mis en scène dans ses comédies toutes les classes sociales, tous les caractères et toutes les formes de langage, du plus précieux au plus populaire.
C'est au point que ses personnages servent encore à désigner la plupart de nos traits : Harpagon (l'avare), Agnès (l'ingénue), Don Juan (le libertin), Trissotin et Diafoirus (faux savants et mauvais médecins), Tartuffe (faux dévot et hypocrite), etc.
C'est au point aussi que le français est usuellement désigné comme « la langue de Molière » et jamais autrement, même si l'on ne parle plus vraiment de la même façon qu'à la cour de Louis XIV !
Cette apothéose sans égale a été acquise dans un délai très bref. À 37 ans, quand il a remporté son premier succès auprès du roi, Molière était connu comme un excellent comédien et un directeur de troupe charismatique. Mais il n'avait encore rien écrit. Au prix d'un travail acharné qui allait lui valoir une mort prématurée, il allait enchaîner tous ses chefs d'œuvre, une trentaine de pièces, en quatorze années seulement.
Les farceurs français et italiens (Molière est à gauche), peinture attribuée à Verio, 1670, Comédie-Française

Treize ans d'errance voués à la scène

Le futur comédien est né à Paris, 96 rue Saint-Honoré, dans une famille de riches marchands tapissiers. Son père Jean Poquelin a acheté en 1631 la charge convoitée de « tapissier ordinaire de la maison du roi » et compte bien la léguer à son fils aîné. Louis XIII, Celui-ci est baptisé à l'église Saint-Eustache le 15 janvier 1622.
Enfant, Jean-Baptiste Poquelin partage la passion de son grand-père maternel pour le théâtre et découvre la troupe des comédiens du roi de l'Hôtel de Bourgogne comme celle du théâtre de l'Hôtel du Marais et surtout la salle du Petit-Bourbon, près du Louvre, où se produisent les comédiens italiens. Le théâtre est à l'époque, le principal divertissement profane accessible aux classes aisées. Un divertissement pas vraiment populaire quand on sait qu'une entrée équivaut au salaire quotidien d'un manouvrier. Les comédiens, s'ils sont officiellement excommuniés par l'Église à l'égal des prostituées, n'en mènent pas moins un train de vie très confortable et sont volontiers entretenus par les grands seigneurs, soucieux d'épater leurs relations avec des spectacles de qualité.
Pierre Gassin
Jean-Baptiste a dix ans quand il perd sa mère, Marie Cressé, épuisée par six grossesses.
Il fait là-dessus d'excellentes études dans le très réputé collège jésuite de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand), où il côtoie quelques enfants de la haute aristocratie et bénéficie d'excellents enseignants comme Pierre Gassendi (1592-1655), disciple d'Épicure, un prêtre et mathématicien aux mœurs irréprochables, par ailleurs considéré comme le premier « libertin érudit ».
Il s'oriente vers le droit, mais sans guère l'envie d'y donner suite, au grand regret de son père.
Tiberio Fiorilli (9 novembre 1608, Naples ; 7 décembre 1694, Paris) en Scaramouche (portrait par Pietro Paolini, XVIIe siècle)
Avocat à 18 ans, Jean-Baptiste se lie avec des comédiens et en particulier Tiberio Fiorelli, dit Scaramouche, vedette de la commedia dell'arte.
Il rencontre aussi Madeleine Béjart (24 ans), issue d'une famille bourgeoise tout comme lui. Elle participe à la troupe de l'hôtel du Marais ainsi que ses frères Joseph et Louis et elle est déjà célèbre par ses rôles et ses écrits. Elle devient la maîtresse de Jean-Baptiste Poquelin après avoir été celle d'Esprit Rémond, seigneur de Modène. Elle va contribuer à sa formation théâtrale et mettre à jour son génie.
Fort de ces nouvelles amitiés, Jean-Baptiste renonce à la charge de tapissier du roi au profit de son frère cadet pour suivre sa vocation de comédien. Le 30 juin 1643, il signe un contrat d'association avec neuf autres comédiens dont la fratrie Béjart et investit tout l'héritage de sa mère dans l'affaire. C'est ainsi que naît l'Illustre-Théâtre. Six semaines plus tôt est mort le roi Louis XIII, laissant le trône à son fils Louis XIV (5 ans)...
La nouvelle compagnie aménage aussitôt la salle du jeu de paume des Métayers, près du Pont Neuf, et met à l'affiche quelques bonnes tragédies. Elle reçoit le soutien de Gaston d'Orléans, dit « Monsieur », frère de l'ancien roi et lieutenant général du royaume. Le 28 juin 1644, par acte notarié, Jean-Baptiste Poquelin adopte le nom de scène sous lequel il se rendra immortel : « de Molière ». Le nom a l'avantage de sentir bon le terroir et les meules. Il rappelle aussi à quelques initiés un poète libertin mort vingt ans plus tôt.
Jean-Baptiste Poquelin, Madeleine et sept autres comédiens établissent leur petite troupe dans une salle du jeu de paume dite des Métayers puis dans celle de la Croix-Noire. Mais la concurrence est rude, le succès se fait attendre, l'argent file entre les doigts et la faillite survient deux ans plus tard, en mai 1645. C'en est fini de l'Illustre-Théâtre. La troupe se disperse. Quant à Molière, il connaît la prison pour dettes pendant quelques jours au Châtelet, en août 1645, avant que son père ne verse sa caution. Il devra toutefois rembourser ses dettes jusqu'en 1666.
Molière et Madeleine Béjart décident alors de ne pas rester à Paris et de chercher fortune en province. Roulant carrosse, ils entament des tournées à travers la France, de ville en ville, de château en château, en Normandie, Bretagne, Limousin, Bordelais, Languedoc... Là, ils s'associent avec la compagnie du comédien Charles Dufresne, qui bénéficie du soutien du duc d'Épernon, gouverneur de Guyenne.
Molière, dessin aux trois crayons, sanguine, fusain et rehauts blancs (portrait par Roland Lefèvre, ami du comédien, vers 1658)
Le château de la Grange-des-Prés, près de Pézenas
Sans trop se soucier de la Fronde, une guerre civile qui affecte le pays de 1648 à 1653, la nouvelle troupe Dufresne-Molière parcourt le pays, du Languedoc jusqu'à la Bourgogne, en passant par Lyon et le Dauphiné.
Leur point d'attache est Pézenas, dans le Haut-Languedoc, où ils bénéficient de la protection d'un grand seigneur libertin, le comte d'Aubijoux, lieutenant général du roi pour le Haut-Languedoc, avant que ne prenne le relais Armand de Bourbon-Conti, gouverneur du Languedoc, prince de sang et frère du Grand Condé, ami de Molière.
Le fauteuil de Molière chez le barbier Gély (aujourd'hui au musée de Pézenas)
Quand elle n'anime pas une célébration ou une fête dans une ville ou une autre, la troupe assure les divertissements du prince dans la villégiature du prince, à la Grange-des-Prés, près de Pézenas.
Dans cette vie d'errance, Molière s'imprègne des façons d'être et des patois locaux. À Pézenas, Molière révèle très vite d'exceptionnels dons de comédien, tant dans la tragédie que dans la comédie. Excellent aussi dans le montage des représentations et la direction des comédiens, il devient très naturellement le chef de la compagnie et sa réputation s'étend dans le royaume. À Pézenas, chez le barbier Guillaume Gély où il a son fauteuil attitré, il prend le temps d'écouter et d'enregistrer les conversations des uns et des autres.
Pour l'heure, Molière se contente toutefois de composer de petites farces destinées à être jouées en début de représentation, avant le plat de résistance, généralement une tragédie. À Lyon, où la compagnie se produit très fréquemment, Molière, qui se rêvait en tragédien, crée en 1655 sa première comédie, L'Étourdi ou le contretemps.
L'année suivante, à Béziers, Molière joue une nouvelle comédie de sa composition, Le Dépit amoureux. Le succès populaire de cette comédie le convainc Molière qu'il est temps de remonter à Paris...
Molière dans le rôile de César, dans La Mort de Pompée, une tragédie de Pierre Corneille,1658, Nicolas Mignard, musée Carnavalet, Paris
Au passage, à Avignon, à l'automne 1657, le comédien s'arrête dans l'atelier des frères Nicolas et Pierre Mignard, qui rentrent de leur voyage d'initiation en Italie. Pour le premier, il va poser dans son costume de tragédien, dans son costume de César et c'est aujourd'hui sous ce portrait qu'il est le plus connu. Pierre Mignard va quant à lui représenter le comédien dans une pose plus naturelle, en robe de chambre, avec un regard direct qui saisit le spectateur.
En 1658, Molière et sa troupe se rendent à Rouen, pour se rapprocher de Paris et Versailles. Ils y sont accueillis par le « grand Corneille », de quinze ans son aîné, et son frère Thomas (note).
À cette occasion, Thomas et Pierre Corneille se livrent à une joute poétique en hommage à la belle Marie-Thérèse de Gorla, dite Marquise du Parc, l'une des actrices de la troupe. Il en résulte les Stances à Marquise, mises en musique beaucoup plus tard... par Georges Brassens : Marquise, si mon visage A quelques traits un peu vieux, Souvenez-vous qu’à mon âge Vous ne vaudrez guère mieux.
Jean-Léon Gérôme, Une collaboration (Molière et Corneille), 1873

Triomphe, amitiés et jalousies

De retour à Paris, à l'âge avancé de 36 ans, Molière n'a encore rien écrit de notable mais il bénéficie d'une excellente réputation de comédien. Sur une recommandation de Pierre Mignard, il rencontre Philippe d'Orléans, dit « Monsieur », frère unique du roi, dans sa résidence du Palais-Royal. Pour lui, Molière crée la « troupe de Monsieur, frère du roi » et il entre en concurrence avec les deux troupes illustres de la scène parisienne, les Comédiens italiens et la troupe de l'Hôtel de Bourgogne.
Philippe d'Orléans obtient que sa troupe joue au Louvre, dans la salle des gardes, ou salle des caryatides, devant son frère, le jeune roi Louis XIV, âgé de 20 ans. C'est ainsi que le 24 octobre 1658, non sans trac, Molière interprète Nicomède devant le Roi-Soleil et sa cour. Mais la tragédie du vénérable Corneille ne déride pas le roi. Le comédien enchaîne alors dans la foulée avec une farce de sa composition, Le Docteur amoureux, qui va le faire rire aux éclats !
Sa carrière parisienne est enfin lancée et les aristocrates lui ouvrent aussi leurs portes pour des représentations privées ! Qui plus est, la troupe accueille un nouveau-venu, Charles Varlet, dit La Grange, qui va tenir les rôles de jeune premier. Molière va pouvoir donner dans les quatorze années qu'il lui reste à vivre la totalité de ses chefs-d'œvre. Près de dix ans après sa mort, c'est La Grange qui prendra l'initiative de mettre par écrit et éditer toutes ces pièces, Molière lui-même ne s'étant jamais soucié de le faire. La Grange consignera aussi dans un précieux Registre tous les faits et gestes de la troupe depuis son arrivée.
Molière triomphe à Paris le 18 novembre 1659 avec Les Précieuses ridicules, une satire des prétentions intellectuelles de l'élite dont le succès fonctionne très largement sur l'autodérision. C'est en bonne partie d'eux-mêmes que rient les spectateurs en applaudissant cette pièce.
Illustration de François Boucher pour les Précieuses ridicules de Molière. Dessin à la plume et au lavis, XVIIIe siècle, Paris, BnF
Ayant reçu de son père, en 1660, la charge de tapissier ordinaire du roi, le comédien peut dès lors approcher celui-ci sans trop de difficultés. Il assume une fonction équivalente à celle de bouffon du roi, avec le droit de tout dire et de tout jouer. Des contemporains admiratifs en viennent à le considérer comme un « demi-dieu ». La protection du roi lui permet de faire face aux cabales, jalousies et médisances. Elle lui vaut aussi des revenus très élevés, qu'il dépense aussitôt que gagnés.
Madeleine Béjart dans le rôle de Magdelon (Les Précieuses ridicules)
Le comédien joue avec sa troupe à Vaux-le-Vicomte, pour le surintendant des Finances Nicolas Fouquet. Le richissime mécène lui commande une pièce pour une grande fête dans son château de Vaux-le-Vicomte, le 17 août 1661, à laquelle sont invités le roi et la cour.
Écrite en deux semaines, cette pièce de 800 vers est une première ébauche des comédies-ballets de Molière. Elle amorce sa collaboration avec le compositeur Lully (on écrit aussi Lulli). La représentation est précédée d'un prologue dans lequel apparaît Madeleine Béjart, en naïade très dévêtue qui, malgré ses 43 printemps, plonge dans l'extase tous les messieurs de la cour. Elle adresse au roi un charmant compliment : Pour voir en ces beaux lieux le plus beau roi du monde, Je viens à vous, mortels, de ma grotte profonde. Nous l'avons vu, Jeune, victorieux, sage, vaillant, auguste, Aussi doux que sévère, aussi puissant que juste, Régler de ses États etses propres désirs, Joindre aux nobles travaux les plus nobles plaisirs.
Intitulée de façon quelque peu prémonitoire Les Fâcheux, la pièce ne va pas porter chance au surintendant. Celui-ci sera arrêté par les mousquetaires du roi le 5 septembre suivant ! Qu'à cela ne tienne, Molière va désormais jouer avec sa troupe à Versailles, devant le jeune Louis XIV.
Il va aussi partager jusqu'à sa mort le théâtre du Petit-Bourbon, au Palais-Royal, avec la troupe italienne de Scaramouche, sa troupe jouant seulement les jours extraordinaires, c'est-à-dire mardi, vendredi et dimanche.
À cette suractivité, Molière ajoute une crise sentimentale. Pour des raisons obscures, soit le souci de protéger les revenus du ménage, soit tout simplement le « démon de midi », il rompt sa relation amoureuse avec Madeleine Béjart et, le 20 février 1662, épouse Armande, la fille de sa maîtresse, de 20 ans sa cadette. Pour elle, il va écrire ses plus beaux rôles féminins.
Portrait présumé d'Armande Béjard (1660, Pierre Mignard, musée Carnavalet)
Armande est vraisemblablement la fille illégitime d'Esprit Rémond, ancien amant de Madeleine, et pour sauver la réputation de ce dernier, la famille Béjart a longtemps accepté de la faire passer pour la jeune sœur de sa mère ! Ce mensonge en entraîne d'autres. Monfleury, un comédien jaloux de l'Hôtel de Bourgogne, accuse Molière d'inceste sur sa fille adoptive dans un placet adressé au roi !
Le roi mettra un terme aux calomnies en acceptant d'être le parrain de Louis, le premier enfant d'Armande et de Molière, en février 1664. Le couple aura trois autres enfants mais seule une fille leur survivra ; entrée dans les ordres, elle mourra sans descendance en 1725.
Le 26 décembre 1662, au théâtre du Palais-Royal, Molière fait sensation avec L'École des Femmes. C'est une dénonciation audacieuse et violente de l'asservissement des femmes et du mariage de convention. C'est aussi une satire des vieux barbons qui s'achètent les faveurs d'un tendron et l'on peut se demander s'il ne l'a pas écrite en référence à sa propre situation.
Lui-même, sans craindre de se désigner à la satire, joue dans cette pièce le rôle vedette, celui d'Arnolphe, le vieux prétendant de l'ingénue Agnès. Il a d'abord pensé à confié ce rôle à son épouse mais celle-ci n'ayant pas encore une expérience suffisante de la comédie, c'est Marquise, dite « Mademoiselle du Parc », qui va interpréter le rôle.
Face à la cabale de ses contradicteurs, Molière répond par une pièce en un acte, La Critique de l'École des Femmes, le 1er juin 1663, au théâtre du Palais-Royal. La pièce fait dialoguer deux femmes autour de L'École des Femmes et des vertus du rire au théâtre. Comme cela ne suffit pas à faire taire les jaloux, le comédien produit une nouvelle pièce en un acte, L'Impromptu de Versailles, le 14 octobre 1663, dans laquelle il expose les vertus de la comédie en prenant le roi à témoin : « Je leur abandonne de bon cœur mes ouvrages, ma figure, mes gestes, mes paroles, mon ton de voix, et ma façon de réciter, pour en faire et dire tout ce qu’il leur plaira, s’ils en peuvent tirer quelque avantage : je ne m’oppose point à toutes ces choses, et je serai ravi que cela puisse réjouir le monde. Mais en leur abandonnant tout cela, ils me doivent faire la grâce de me laisser le reste et de ne point toucher à des matières de la nature de celles sur lesquelles on m’a dit qu’ils m’attaquaient dans leurs comédies. »

L'École des Femmes, plaidoyer féministe avant l'heure
Par-delà ses sous-entendus grivois, L'École des femmes, créée au théâtre du Palais-Royal le 5 décembre 1662, est un plaidoyer féministe plus que jamais d'actualité. Qu'on en juge :
Frontispice de l'édition de 1734 de L'École des Femmes (dessin de François Boucher)
Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage. À d'austères devoirs le rang de femme engage : Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends, Pour être libertine et prendre du bon temps. Votre sexe n'est là que pour la dépendance. Du côté de la barbe est la toute-puissance. Bien qu'on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité : L'une est moitié suprême, et l'autre subalterne : L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne. Et ce que le soldat dans son devoir instruit Montre d'obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, À son supérieur le moindre petit frère, N'approche point encor de la docilité, Et de l'obéissance, et de l'humilité, Et du profond respect, où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur, et son maître. Lorsqu'il jette sur elle un regard sérieux, Son devoir aussitôt est de baisser les yeux ; Et de n'oser jamais le regarder en face Que quand d'un doux regard il lui veut faire grâce, C'est ce qu'entendent mal les femmes d'aujourd'hui : Mais ne vous gâtez pas sur l'exemple d'autrui.
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VIDÉO

La cabale des dévots

En 1664, Molière et Lully s'associent pour composer la première comédie-ballet authentique, Le Mariage forcé, qui mêle étroitement l'intrigue théâtrale, la danse et la musique. En sept ans de collaboration, avant que la brouille et la mort ne les séparent, « les deux Baptistes » (ils portent le même prénom) en créeront au total onze. Ils seront secondés en cela par Pierre Beauchamp, maître de ballet de l'Académie royale de musique, et Giacomo Torelli, spécialiste des machines de théâtre et des effets spéciaux. Le roi lui-même, excellent danseur, aime volontiers se produire dans ces ballets.
Deux ans après la cabale des pudibonds contre L'École des Femmes, le jeune roi lui-même souffle à Molière l'idée d'une pièce sur l'hypocrisie religieuse. Mais le comédien doit faire face à une cabale des dévots autour de la reine mère, Anne d'Autriche, dès la première représentation de Tartuffe ou l'Hypocrite, le 12 mai 1664, dans le parc de Versailles, lors des fêtes des « Plaisirs de l'Île enchantée ». Parmi ces dévots rassemblés dans une société secrète, la Compagnie du Saint Sacrement, figure le prince de Conti, qui a rompu avec sa vie de libertin. D'ex-protecteur de Molière, il devient l'un de ses plus tonitruants opposants.
Anne d'Autriche ayant fait interrompre cette première représentation, c'est seulement le 29 novembre suivant, chez Henriette d'Angleterre, belle-sœr du roi, que le comédien peut donner l'intégralité de sa pièce. Louis XIV lui en sait gré et, en juin 1667, offre à Molière une très généreuse pension de 6000 livres. Sa troupe devient « La troupe du Roi, au Palais-Royal ».
Le clan des dévots ne renonce pas pour autant et, le 11 août 1667, l'archevêque de Paris Hardouin de Péréfixe promet l'excommunication à quiconque jouera Tartuffe ou simplement verra la pièce. C'est seulement dix-huit mois plus tard, après la mort d'Anne d'Autriche et la dissolution de la Compagnie du Saint Sacrement, que le roi autorise à nouveau la pièce. Par précaution, Molière en atténue le caractère anticlérical en lui ajoutant deux actes supplémentaires et en changeant le titre en Tartuffe ou l'Imposteur : le personnage éponyme n'est ainsi plus un homme d'Église ordinaire mais un faux dévot. La pièce fait un triomphe le 5 février 1669.
Alexandre-Évariste Fragonard, Don Juan et la statue du Commandeur, 1830-1835, Strasbourg, musée des Beaux-arts
Quelques jours plus tard décède le père de Molière, avec sans doute la satisfaction de voir que son aîné a réussi sa carrière mieux qu'il ne l'aurait jamais rêvé, tout en prenant les plus grands risques.
Sont apparus entre temps d'autres chefs-d'œvre : Le Festin de pierre ou l'Athée foudroyé (1665), plus tard rebaptisé Don Juan, une pièce en prose qui est une réponse à la cabale de Tartuffe et inspirera plus tard Mozart (1665), le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux (1666), l'Avare (1668)... Et puis, à défaut de s'en prendre directement aux vrais ou faux dévots, Molière met en scène une autre corporation dont il dénonce l'arrogance, le pédantisme et l'incompétence, celle des médecins. En cinq jours, en 1665, à la demande du roi, il écrite et représente une première comédie autour de la maladie et la médecine, L'Amour médecin. Viendront ensuite Le Médecin volant, Le Médecin malgré lui, Monsieur de Pourceaugnac, enfin Le Malade imaginaire.
Le comédien connaît en 1667 une blessure d'amour-propre quand il se voit trahi par le jeune Jean Racine, nouveau tragédien à la mode, qui lui enlève sa pièce Alexandre le Grand et la confie à la troupe rivale de l'hôtel de Bourgogne. Mais il n'a pas lieu d'en être beaucoup affecté. Au sommet de la gloire, il délègue à La Grange la conduite de la troupe cependant que lui-même délaisse son logement de la rue Richelieu, à deux pas du Palais-Royal (et de l'actuelle Comédie Française). Il lui préfère sa villégiature du village d'Auteuil où il passe le plus clair de son temps en bonne compagnie, avec ses amis de tous milieux, parmi lesquels Boileau qui voudrait le voir se consacrer à l'écriture.
En 1668, Louis XIV se sépare de l'aimante Louise de La Vallière et installe la marquise de Montespan dans le rôle de favorite. Mais le mari de celle-ci prend mal la chose et pour l'apaiser, le jeune roi fait appel à Molière qui monte la pièce Amphytrion. Il y est question de Jupiter qui séduit la belle Alcmène en prenant les traits de son mari Amphytrion, lequel s'entend dire : Un partage avec Jupiter, N'a rien du tout, qui déshonore Et sans doute, il ne peut être que glorieux, De se voir le rival du souverain des Dieux.
Beaucoup de ces chefs-d'œvre expriment, derrière le rire, une dénonciation des rigidités bourgeoises du Grand Siècle et une approche quelque peu libertine de la vie, même si le dramaturge prend soin de se démarquer des libertins athées des salons parisiens. Plus que tout, ils témoignent de la vitalité de la langue française, laquelle continue encore aujourd'hui d'être qualifiée « langue de Molière ».
Molière et les sarcastiques de sa troupe, Edmond Geoffroy, 1857, Comédie Française

Le ciel s'obscurcit

Au service du roi, Molière est sollicité par celui-ci après une réception de l'ambassadeur du Grand Turc en décembre 1669. Celui-ci, émissaire de second rang, aurait commis l'affront de se moquer des mœurs de la Cour. En manière de représailles, Louis XIV demande à son comédien un « ballet turc ridicule ». C'est ainsi qu'en cinq semaines, avec le concours de Lully et Beauchamp, Molière écrit et monte Le Bourgeois gentilhomme. La comédie-ballet est présentée avec faste au château de Chambord le 14 octobre 1670. Elle moque les Turcs bien sûr, mais plus encore la nouvelle bourgeoisie qui prétend se hisser dans l'aristocratie par la seule vertu de sa fortune. Autant dire que la pièce ravit les nobles de la Cour.
Première page du Bourgeois gentilhomme dans l'édition de 1688
Là-dessus, pour le carnaval de 1671, le roi sollicite « les deux Baptistes » pour une grandiose tragédie-ballet, destinée à être jouée aux Tuileries. Mais Molière et Lully en sont arrivés à une franche détestation réciproque et l'affaire traîne en longueur. En catastrophe, il faut faire appel à des concours extérieurs. Le grand (et vieux) Corneille quitte l'hôtel de Bourgogne et se rapproche du comédien bien que celui-ci l'eut moqué dans L'impromptu de Versailles. Il consent à versifier la pièce, Psyché. La représentation, malgré sa longueur, cinq heures, est un franc succès. Mais c'en est fini de la collaboration entre Molière et Lully.
Molière a la satisfaction d'accueillir dans sa troupe un talentueux jeune premier, Michel Baron, 18 ans, qu'il a élevé depuis quelques années comme son fils. Le 24 mai 1671, il crée encore Les Fourberies de Scapin au théâtre du Palais-Royal, dans l'esprit de la commedia dell'arte. De cette pièce aujourd'hui célèbre, nous avons hérité l'expression : « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »...
En dépit de sa verve comique et de son statut de vedette, l'auteur est décrit par ses proches comme un homme réservé et grave au-dessus duquel s'accumulent les nuages : il voit mourir Madeleine Béjart le 17 février 1772 ainsi que l'un de ses fils.
Frontispice de l'édition de 1682 des Femmes savantes
Faut-il voir dans ces peines de cœur l'ironie quelque peu misogyne qui se dégage de sa comédie suivante, Les Femmes savantes, créée le 11 mars 1672 au Palais-Royal par la troupe du Roi ? De ce chef-d'œuvre, nous conservons quoi qu'il en soit quelques belles formules : « Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage » (Martine), « Ah ! Permettez de grâce / Que, pour l’amour du grec, Monsieur, on vous embrasse » (Philaminte) sans compter cette flèche dont on peut douter qu'elle reflète le point de vue de l'auteur : « Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes / Qu’une femme étudie et sache tant de choses… » (Chrysale).
Avec le concours d'un jeune compositeur au talent prometteur, Marc-Antoine Charpentier, Molière monte encore une comédie-ballet, Le Malade imaginaire. Un titre prémonitoire.
Le 17 février 1673, un an très exactement après la disparition de sa maîtresse, le comédien manifeste de violentes douleurs à la poitrine. Il insiste auprès d'Armande pour jouer malgré tout dans l'après-midi la quatrième représentation du Malade Imaginaire dans son théâtre du Palais-Royal : « Comment voulez-vous que je fasse ? Il y a cinquante pauvres ouvriers qui n'ont que leur journée pour vivre. Que feront-ils si l'on ne joue pas ? Je me reprocherais d'avoir négligé de leur donner du pain un seul jour, le pouvant faire absolument. »
Il s'écroule à la toute fin de la représentation. Prestement transporté à son domicile, 40 rue de Richelieu, il meurt quelques heures après sans avoir eu le temps de se confesser et recevoir les derniers sacrements, deux prêtres de la paroisse ayant refusé de se déplacer, un troisième étant arrivé trop tard. Il a seulement 51 ans mais est usé par le travail et pas moins de 2500 représentations en moins de quinze ans, par les soucis d'argent, par les tourments affectifs et peut-être aussi par une tuberculose.
Depuis lors, chaque fois que la Comédie française joue Le Malade imaginaire, le spectacle s’arrête brutalement dans la scène finale, où l’on intronise Argan comme médecin : à son troisième « Juro ! », qui est le moment où Molière a commencé à s’étouffer dans son sang, les lumières s’éteignent et le silence se fait...
Pierre-Auguste Vafflard, Molière mourant assisté de deux sœurs de la charité, 1806
Par lettre, Armande Béjart implore le roi de bien vouloir accorder à son mari des funérailles chrétiennes en faisant valoir son intention sincère de recevoir les derniers sacrements. Tandis que l'Église, rancunière, veut livrer sa dépouille à la fosse commune, selon le sort habituel des comédiens, Le roi demande donc à l'archevêque François Harvey de Champavallon de se montrer compréhensif. Le surlendemain, à la tombée de la nuit, la dépouille du comédien est inhumée au milieu du cimetière Saint-Joseph, près de l'église Saint-Eustache. Malgré l'absence de publicité, près de huit cents personnes de toutes conditions l'accompagnent à sa dernière demeure. Ses amis La Fontaine, Boileau, Claude Chapelle et Pierre Mignard tiennent les cordons du cercueil.
Sa veuve Armande, dite « Mademoiselle Molière », va s'ériger en gardienne de sa mémoire avant de se remarier avec un comédien en 1677. Elle contribuera à la fusion des deux dernières troupes parisiennes, la troupe de Molière, ou troupe de l'hôtel Guénégaud, et la troupe de l'hôtel de Bourgogne. L'ordonnance royale du 21 octobre 1680 les réunira sous le nom de Comédie-Française et celle-ci se fera un devoir d'entretenir jusqu'à nos jours le répertoire classique et notamment les œvres de Molière.
Molière, un film d'Ariane Mnouchkine (1978)
VIDÉO

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2024.01.04 10:27 Totoro91Essonne Comment sortir de la boucle Incel

Bonjour à tous, je viens de partir de ma Bretagne natale pour arriver en région parisienne. J'ai déjà réussi à me faire quelques potes.
Cependant, mon expérience (Ou plutôt ma non-expérience) m'a amené à fréquenter le controversé forum blabla 18-25 de JVC. Je n'ai jamais eu de copine, donc le discours que je trouvais là-bas me correspondait et faisait mouche.
Maintenant, j'ai l'impression que cette mentalité ne mène à rien si ce n'est se morfondre. C'est pour ça que j'aimerais m'en séparer, pour effacer petit à petit le traditionnel discours misogyne et frustré envers les femmes, et in fine, rencontrer ma moitié.
Est-ce qu'ici il y en a qui ont eu le même parcours, et qui souhaitent en parler, et pourquoi pas, donner des conseils de rencontres ?
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2023.12.25 12:55 Rogdish Est-ce qu'il y a des endroits où aller seul pour rencontrer des gens au Nouvel An ?

Coucou tout le monde,
J'ai pas vraiment de plans pour le Nouvel An... Enfin, j'en ai un, mais pour y aller il faut que je me déplace en Bretagne (la bonne nouvelle c'est que potentiellement je croise Pascal Brutal <3 <3), et vu que j'ai passé Noël a l'autre bout de la France, j'ai un peu la flemme. Genre je vais y aller s'il n'y a rien d'autre, mais je me demandais s'il existait des évènements pensés pour qu'on y aille pas en trop grand groupe et qu'on rencontre des gens ?
Je suis pas turbo-timide, mais un peu quand même, et je sais que j'aurais du mal à aller dans une boîte de nuit ou un bar random et taper la discute avec des inconnus. Ca n'est pas totalement impossible, c'est déjà arrivé, mais c'est un peu un 50/50 entre ça se passe bien et je passe un bon moment, ou je suis gêné et je passe pour un weirdo qui gratte l'amitié (ou un très mauvais dragueur, ce que je suis aussi mais c'est pas le sujet). Et puis si j'y vais tout seul j'ai peur de m'ennuyer, ou de commencer à psychoter en mode "il faut absolument que j'aborde quelqu'un ou que je me mêle à un groupe", et à partir de là je suis rentré dans ma propre tête et c'est le weirdo qui va sortir a coup sûr.
Bref, je lis ce que j'ai écrit et je me dis que j'ai peut-être besoin d'autres types de conseils en fait (comment ne pas être chelou pour les nuls ?). Je sais pas trop. Qu'est-ce que vous me conseilleriez les reufs et les reusses ?
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2023.12.04 16:37 miarrial Sports et loisirs La France, terre d'abondance de jeux

Sports et loisirs La France, terre d'abondance de jeux
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Il est indiscutable que le Royaume-Uni est le pays qui a le plus contribué au développement du sport moderne en créant, codifiant et popularisant au XIXe siècle la plupart des disciplines sportives. Le rôle prépondérant joué par les Britanniques ne doit cependant pas éclipser celui de la France, laquelle peut largement prétendre au titre de deuxième patrie du sport.
Le jeu de soule en Bretagne au début du XIXe siècle, dessins publié en 1844 dans le livre d'Alexandre Bouët, Breiz-Izel ou la vie des Bretons de l' Armorique

Les origines françaises du football et du tennis

De nombreux sports pratiqués dans le monde entier sont nés en France. À commencer par le plus populaire d’entre eux, le football, qui n’a pas été créé ex nihilo par les Anglais. Comme le rugby, il dérive d’un vieux jeu de plein air, auquel s’adonnaient Normands et Picards depuis le Moyen Âge : la soule.
La soule en Basse Normandie in L'Illustration 28 février 1852

Dans ce jeu qui admet de multiples variantes, deux équipes se disputaient une balle, avec pour objectif de la déposer dans un but. La balle pouvait être une petite boule de bois ou une vessie de porc remplie de paille. Quant au but, généralement le même pour les deux camps, il prenait des formes très diverses : un trou, un arbre, un lieu…
Chaque équipe n’avait pas forcément le même nombre de joueurs et les rencontres pouvaient opposer aussi bien les hommes de deux villages que les mariés aux célibataires ou les paysans aux marchands. Son manque de règles faisait de la soule un jeu viril mais surtout dangereux qui disparaitra à l’avènement de ses héritiers : le football et surtout le rugby.
Jeunes gens jouant à la balle, gravure sur une miséricorde de la cathédrale de Gloucester, 1350
Le tennis est quant à lui la version modernisée du jeu de paume. Celui-ci était d’abord pratiqué par les moines français du XIIe siècle. Séparés par un filet, les joueurs devaient se renvoyer avec la paume de la main une balle en cuir bourrée de son.
Le jeu de paume se jouait à l'origine dans les champs. Il pénétra dans les villes au XIIe siècle mais la croissance de celles-ci ne permit bientôt plus de le pratiquer dans les ruelles. Les joueurs se replièrent à partir du XVIe siècle dans des salles dédiées à un jeu dit « de courte paume ».
En lieu et place de gants ou de battoirs, la noblesse, fervente de ce jeu, commence au XVIe siècle à employer des raquettes. Le jeu devient extrêmement populaire sous la Renaissance dans toutes les couches sociales. Certains joueurs sont même professionnels.
Cour du Jeu de paume au Collegium illustre, Tübingen, entre 1592 et 1605, in Histoire culturelle du tennis de Wilhelm Fink
Gabriele Bella, jeu de courte paume au XVIIIe siècle, Venise, Pinacoteca Querini Stampaliaenise
Dans son livre, The View of France, le voyageur anglais Robert Dallington écrit que la France est « un pays semé de jeux de paume, plus nombreux que les églises et des joueurs plus nombreux que les buveurs de bière en Angleterre. » Preuve de cette popularité, beaucoup d'expressions aujourd'hui passées dans le langage courant en dérivent : « épater la galerie », « rester sur le carreau », « tomber à pic », « qui va à la chasse perd sa place », « prendre la balle au bond »...
Enfants jouant au tennis, XVIIe siècle, Bibliothèque nationale de Lyon
C’est du jeu de paume que le tennis actuel tire son système de points : dans le jeu de paume, en effet, chaque point gagné permettait d’avancer de 15 pieds et d’acquérir ainsi un « avantage », avec une limite à 20 pieds du filet (d’où le « 40 » puisque la moitié de terrain mesurait 60 pieds). Le décompte se retrouve dans le tennis actuel même s'il n'est plus question d'avancer en fonction des points gagnés.
Les Anglais, qui avaient reçu le jeu de paume des Français au XVe siècle, l'auraient rebaptisé « tennis », déformation phonétique de l'interjection : « Tenez », adressée à l'adversaire au moment de servir. Les Internationaux de France (Roland-Garros), un des quatre tournois majeurs du tennis, témoigne du rôle des Français dans l’histoire de ce sport.
Notons également que le cricket, sport apprécié au Royaume-Uni et dans les anciennes colonies britanniques, serait lui aussi originaire de France puisque la plus ancienne mention de ce jeu se trouve dans une lettre de doléance adressée en 1478 à Louis XI à propos d’une dispute dans le village de Liettres, près de Saint-Omer.
La première course de vélocipèdes à Saint-Cloud, le 31 mai 1868, L'Illustration du 6 juin 1868
Paris-Bordeaux-Paris 1895, avant le départ de Versailles, Le Monde Illustré du 15 juin 1895

Les Français inventeurs du cyclisme, de l’escrime, du billard…

Plusieurs sports modernes ont vu le jour en France. En 1868, le Véloce club de Paris devient le premier club cycliste au monde. La même année se tient la première course à vélo de l’Histoire dans le parc de Saint-Cloud à Paris. D’une longueur de 1200 mètres, elle tient davantage du sprint… Mais, dès l’année suivante, une première véritable course en ligne est organisée entre Paris et Rouen. Quant au Tour de France, créé en 1903, il demeure l’épreuve la plus prestigieuse de ce sport.
Départ de la première édition des 24 heures du Mans
La France peut également se targuer d’avoir inventé le sport automobile. En 1895 est organisée la première course automobile de l’histoire : Paris-Bordeaux-Paris. Pour l’anecdote, sur les 21 concurrents ayant pris le départ, seuls 9 seront à l’arrivée ! La renommée des 24 Heures du Mans (créées en 1923) atteste de la place de la France dans le sport automobile.
L’escrime est incontestablement un sport français. Dès le XVIIe siècle, des maîtres d’armes français publient des traités dissociant l’escrime sportive du simple combat à l’épée. En 1882, la Société d'encouragement à l'escrime est créée. Onze ans plus tard, le premier tournoi d’escrime est organisé à Paris.
En 1913, lors de la naissance de la Fédération internationale d’escrime, on décide logiquement d’adopter les règles françaises pour l’épée et le fleuret. Le français devient du même coup la langue officielle de l’escrime. Aujourd’hui encore, dans les compétitions internationales, les arbitres interviennent en disant : « En garde ! », « Prêts ? », « Allez ! », « Halte ! »
Présentation devant le Président Félix Faure au Palais de l'Élysée en 1895, Le Petit Journal Illustré du 9 juin 1895
S’il est une invention française méconnue en matière de sport, c’est bien le billard. Son origine remonte à 1469, lorsqu’un maître ébéniste conçoit pour Louis XI une table permettant de jouer au croquet à l’intérieur. Elle est alors composée d’une dalle de pierre recouverte de drap d’Elbeuf. Un siècle plus tard, paraît le premier traité de billard. Le jeu deviendra très populaire au XVIIe siècle avant de conquérir les salons du monde entier.
La pétanque est la plus récente innovation française en matière de sport. Inventée à La Ciotat au début XXe siècle, ce jeu de boules compte désormais des licenciés dans une centaine de pays.
La partie de billard sous Louis XV, Jean Carolus, 1855
Joueurs de pétanque à Marseille, Émile Loubon, XIXe siècle

Les Jeux olympiques, une idée française

La principale réalisation de la France en matière de sport est d’avoir œuvré, plus qu’aucun autre pays, à son internationalisation.
Affiche des Jeux olympiques d'été de 1896 à Athènes
Première page de l'hymne olympique de Spyros Samaras, 1896
Les Jeux olympiques modernes sont une idée française. Le 25 novembre 1892, dans un amphithéâtre de la Sorbonne, un jeune aristocrate de 29 ans, le baron Pierre de Coubertin, prononce un discours devant l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques dans lequel il propose de recréer les Jeux olympiques qui réunissaient tous les quatre ans les Grecs autour de grandes compétitions pacifiques.
Il porte son projet à bout de bras, jusqu'à la création, le 23 juin 1894, toujours à la Sorbonne, du Comité international olympique (CIO) par les délégués de neuf pays. Celui-ci se donne pour mission de recréer les jeux antiques en évitant les excès du professionnalisme qui avaient gâté ces jeux sur leur fin. Sa langue officielle est naturellement le français. Il faudra attendre 1972 pour qu’on l’y adjoigne l’anglais.
Le comité décide symboliquement d'organiser les premiers jeux à Athènes. Ceux-ci se déroulent du 6 au 15 avril 1896. Ils réunissent en tout et pour tout 241 athlètes représentant 14 nations et 43 épreuves dans 9 disciplines. La même année, Pierre de Coubertin prend la présidence du CIO et la conservera jusqu'en 1925. Il obtient que les jeux se déroulent d'une fois à l'autre dans une ville différente. Quatre ans après Athènes, les deuxièmes jeux de l’ère moderne auront lieu à Paris.
Le stade panathénaïque en 1896
L'escrime au Zappeion rapporte trois médailles à la délégation française, photographie Albert Meyer, 1896
Pour les Jeux olympiques d’Anvers de 1920, Coubertin conçoit lui-même le drapeau officiel de l'olympisme avec cinq anneaux entrelacés représentant les continents.

De la Coupe du monde de football au Ballon d’or

Si le football est une invention anglaise, ce sont les Français qui vont permettre de l’internationaliser.
Le 21 mai 1904, est créée à Paris la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), à l'instigation du journaliste et arbitre Robert Guérin qui en devient le premier président. À l’inverse de l’amateurisme aristocratique prônée par Coubertin, elle se donne pour objectif de professionnaliser le football pour permettre aux classes populaires d'y participer.
Affiche officielle de la première édition de la Coupe du monde de football en 1930
Lucien Laurent (1907-2005), auteur du premier but de l'histoire de la coupe du monde de football, le 13 juillet 1930
En 1920, un autre Français, Jules Rimet, devient président de la FIFA. Dans un souci d'apaisement et de réconciliation, il obtient le retour dans la fédération des pays vaincus de la Grande Guerre et reprend aussi un vieux projet, retardé par la guerre, celui d'une coupe du monde accueillant les meilleurs joueurs professionnels, en concurrence avec les Jeux olympiques qui les excluent de leurs compétitions.
Pour montrer que le football professionnel ne se limite pas à l'Europe, Rimet fait tout pour que l'Uruguay, petit pays d’Amérique latine et vainqueur des Jeux olympiques de 1928, obtienne l'organisation de la compétition. Et de fait, c'est à Montevideo que se jouera la première Coupe du monde en 1930.
Dès lors, Jules Rimet devient une célébrité en Amérique du sud où il est accueilli comme un chef d'État. En 1946, à l'occasion de ses 25 ans de présidence, on décide que la Coupe du monde porte dorénavant son nom.
Quant au championnat d’Europe, il prendra forme beaucoup plus tard, en 1960, sous l’impulsion d’un autre français, Henri Delaunay, secrétaire général de la Fédération française de football et premier président de l'Union des associations européennes de football (UEFA). Le prestigieux trophée porte encore son nom : « Coupe Henri Delaunay ».
Quelques années plus tôt, en 1955, est née la première Coupe d’Europe des clubs (actuelle Ligue des champions). L’idée a été lancée par un journaliste de L’Équipe, Gabriel Hanot. Le quotidien s’est chargé de l’organisation et a réussi à réunir 16 grands clubs européens, y compris ceux du bloc de l’Est. Seuls les Britanniques feront défection. La finale de la première édition se tient naturellement au Parc des Princes.
Un an plus tard, Gabriel Hanot sera à l’origine de la création par le magazine France Football du Ballon d’or, une récompense décernée au meilleur footballeur européen de l'année, choisi par des journalistes de toute l'Europe.

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2023.12.04 13:00 miarrial Aux origines de l'Europe Nos ancêtres campaniformes : artistes ou meurtriers ?

Aux origines de l'Europe Nos ancêtres campaniformes : artistes ou meurtriers ?
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La culture campaniforme fait suite aux invasions indo-européennes (dico). C'est un phénomène majeur qui se développa dans toute l’Europe occidentale environ de -2800 à -2300 en Europe continentale, et jusque vers -1800 dans les îles britanniques.
Objets caractéristiques de la culture campaniforme, Allemagne, musée municipal de Bruchsal
Appelée en anglais « Bell Beaker culture » et en allemand « Glockenbecher », cette culture du Chalcolithique, entre le Néolithique final et l’âge du Bronze, se caractérise par ses vases de céramique en forme de cloche aux motifs géométriques qui lui ont donné son nom.
Pour l’archéologue Olivier Lemercier, les groupes campaniformes ont formé « une véritable civilisation campaniforme à l’échelle de l’Europe qui inaugure l’âge du Bronze plus qu’elle ne clôt le Néolithique ». Ses objets ont été retrouvés depuis le milieu du XVIIIe siècle à Stonehenge, mais il a fallu encore du temps pour la définir.
C’est durant la deuxième moitié du XIXe siècle que des archéologues à l’échelle internationale prennent conscience de l’unité de ces vases retrouvés un peu partout en Europe occidentale. Et c’est vers le début du XXe siècle que l’idée d’une invasion fait son chemin parmi les scientifiques. Cette culture est fortement suspectée d’avoir diffusé les langues indo-européennes en Europe occidentale, et a été l’objet d’un débat scientifique qui a porté sur son mode de diffusion : par migration ou par simple diffusion culturelle ?
Cloches, armes en cuivre, protège-poignets d'archer et pointes de flèches en silex. Objets funéraires du tumulus de La Sima III, Espagne, musée Numantino de Soria (Castille-et-León)
Objets retrouvés à Garderen (Pays-Bas), musée national des Antiquités de Leyde

Les caractéristiques matérielles du Campaniforme

Céramique de la culture campaniforme provenant de Ciempozuelos, musée archéologique national de Madrid, exhumée d'une tombe en 1894
De quoi est concrètement composé le Campaniforme ? Ce terme ne décrit pas un peuple particulier ou une civilisation particulière, mais une culture matérielle, observée par les archéologues depuis un siècle et demi. Elle concerne un ensemble d’objets produits en Europe occidentale à partir de -2800.
Le « package » traditionnel est composé de vases en forme de cloche au profil de S, de poignards triangulaires en cuivre et parfois en silex, d’équipements d’archer de bonne qualité, de pendentifs en forme de croissant de lune.
Bijoux en or, vers 2200 av. J.-C., Dublin, musée national d'Irlande
Lunule en or de Westmeath, v. 2000 av. J.-C., Irlande
Deux types de céramique existent, une pour l’usage quotidien, sans motifs, l’autre d’apparat, plus soignée, montrant des motifs géométriques incisés remplis de pâte blanche, la décoration étant faite au peigne.
Une riche tombe féminine campaniforme a été retrouvée dans une carrière près de Windsor. Elle comprend des ornements en or sous la forme de perles d’ambre, de perles de lignite noire et d’or qui formaient des colliers.
Les femmes pouvaient aussi porter des lunules en or, autrement dit une parure de cou en forme de croissant de lune. Les vêtements en laine étaient tenus par des boutons (parfois en ambre) et des épingles.
VIDÉO - Des habitats du Campaniforme à Concarneau (Finistère) ►
Concernant l’habitat, c’est plus énigmatique. La plupart du temps, il n’y a pas eu de transformation de l’habitat lors du passage du Néolithique final (dico) au Campaniforme, malgré le changement de production matérielle. Sur la façade atlantique de la France, on rencontre un habitat différent, attesté par 12 sites dont 10 en Bretagne. Des fouilles récemment menées à Concarneau ont ainsi livré quatre bâtiments très bien conservés, typiques du Campaniforme. Ils sont en forme d’amande, avec des murs en torchis soutenus par des poteaux de bois et une entrée orientée à l’est.
Le Campaniforme se distingue par des tombes individuelles. Elles sont circulaires et ne sont jamais situées aux abords des tombes collectives classiques du Néolithique, mais plutôt à l’extérieur de l’habitat, comme celle fameuse de la colline de La Fare à Forcalquier, en Provence. Les femmes sont enterrées la tête vers le sud et les hommes la tête vers le nord, toujours tournés vers l’est.
Sépulture campaniforme vue du nord/ouest à la fin de la fouille, site néolithique final/chalcolithique de la Fare à Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), André Müller, Olivier Lemercier, Bulletin de la Société préhistorique française Année 1994 91-3 pp. 187-189

La question du mode de diffusion

C’est la question la plus épineuse du Campaniforme. Comment et par qui cette culture matérielle a-t-elle été diffusée ?
Diffusion de la culture campaniforme (en gris sombre)
Deux constats posent question. Tout d’abord, le Campaniforme s’est diffusé d’ouest en est depuis l’estuaire du Tage au sud-ouest du Portugal en -2800 vers l’Europe centrale, et rapidement d’est en ouest de manière plus massive.
Ce modèle « dual » avec une double origine d'une part d'Espagne et d'autre part d'Europe centrale a été envisagé dès 1913 par l’archéologue Luis Siret puis remis à l’ordre du jour en 1954 par Alberto del Castillo. Une origine ibérique plus floue a été alors envisagée du fait de la richesse du Campaniforme portugais.
C’est en 1957 qu’a été enfin évoquée l’idée d’une origine spécifiquement portugaise par Edward Sangmeister qui a théorisé un « reflux » (Rückstrom) vers le reste de l’Europe et cette théorie qui réconciliait des observations a priori contradictoires a eu une certaine audience.
En 1998, lors du Congrès Bell Beakers Today à Riva del Garda, en Italie, deux archéologues (Johannes Müller et Samuel van Willingen) ont confirmé avec leurs datations au radiocarbone l’antériorité des objets du sud-ouest de l’Europe sur ceux trouvés ailleurs sur le continent.
Poteries de la céramique cordée exposées au musée de la Préhistoire et de l'Histoire ancienne à Berlin
L’origine duale a été approfondie plus tard, notamment dans les années 1990, avec l’idée qu’après un « premier Campaniforme » issu du sud-ouest de l’Europe, ces types de céramique auraient reçu une influence de la « Céramique cordée » d'Europe centrale. Cette influence ressortirait des motifs des vases (mais pas de la technique pour créer ces motifs).
La Céramique cordée est une culture issue du nord de la steppe pontique qui s’est diffusée à toute l’Europe du Nord jusqu’aux plaines de l’ouest de la Russie actuelle, et à la Bohème à partir de -3000. Elle est génétiquement parente de la culture de Yamna (dico) et ces deux cultures sont parmi les plus suspectes d’avoir véhiculé les langues indo-européennes lors du Chalcolithique (âge du Cuivre) avec plus tard le Campaniforme.
Toutefois, du fait de la particularité du mode de diffusion de la culture campaniforme, sans changement de population apparent ni changement de l’habitat, de nombreux chercheurs ont exploré une autre voie.
Pointes de javelot, Portugal
À partir des années 1960 et 1970, la dimension sociale du Campaniforme a été mise en avant, les objets du Campaniforme étant perçus comme des objets de prestige ou des marqueurs de statut social. Les élites naissantes de diverses cultures européennes auraient été en demande de ces objets pour affirmer leur statut. En 1976, le colloque d’Oberried impose cette idée d’un Campaniforme ni peuple ni culture particulière.
Le deuxième constat porte sur la diffusion très rapide à l’échelle de toute l’Europe occidentale de cette nouvelle culture matérielle, d’une manière très standardisée qui laisse peu de doute sur la rapidité de la diffusion, qui n’a pas eu le temps d’évoluer. S’agit-il d’une invasion ? Une vaste partie de la France, correspondant peu ou prou à la « diagonale du vide » actuelle, n’a pas été atteinte par le Campaniforme, qui a beaucoup touché la vallée du Rhône et la côte méditerranéenne autour de l’embouchure du fleuve, mais aussi la Bretagne.
Coupe caractéristique de la culture chasséenne. Le décor géométrique incisé et pointillé est un exemple du style Castellic-Chasséen, site Kerléan à Concarneau (Bretagne)
Parfois la céramique campaniforme coexiste avec la céramique issue du Néolithique final local, comme on l'observe en France, dans le Languedoc, avec la présence d’objets du Courronnien (une évolution locale du Néolithique à partir du Chasséen). Aucune trace archéologique de domination ne permet aux archéologues de prouver la prise de pouvoir d’une nouvelle population sur les territoires où apparaît cette nouvelle culture.
En revanche, parfois, certains sites du Néolithique final marquent un changement, lors du passage au Campaniforme. C’est le cas du site du Puech Haut dans l’Hérault situé sur la commune de Paulhan. Il a perduré tout en évoluant. Son mur d’enceinte s’est effondré et les fossés qui l’entouraient ont été comblés. Du mobilier campaniforme est apparu avec une industrie lithique importante et son occupation est devenue sporadique...

Une diffusion culturelle suivie de migrations violentes

À partir de 2015, la paléogénétique a changé la donne avec les travaux de David Reich (Harvard) qui ont révélé à l’époque du Campaniforme une vaste migration vers l’Europe occidentale de populations dites « steppiques », associées génétiquement aux pasteurs nomades de la culture des tombes en fosse, dite culture Yamnaya.
Tombe de la culture Yamna dans l'oblast de Volgograd (Russie)
Du fait de la surmédiatisation de ces travaux ainsi que de la découverte des Yamnayas, il a été dit durant plusieurs années que les Campaniformes et les habitants de la Céramique cordée descendaient des Yamnayas, mais les marqueurs (haplogroupes) des chromosomes Y des squelettes au sein de ces trois cultures du Chalcolithique montrent que ces populations sont apparentées sans descendre l’une de l’autre.
Une étude paléogénétique a de fait éclairé la composition des populations qui ont véhiculé cette culture matérielle (voir l’étude, publiée dans la revue Nature en février 2018 par Iñigo Olalde, David Reich et d’autres chercheurs).
Cette étude montre que la première phase du Campaniforme, qui s'est déroulée durant plusieurs siècles au sud-ouest de l’Europe, n’a pas été associée à une migration. Elle serait née d'une diffusion plutôt culturelle, de l’ouest vers l’est. Ensuite seulement a eu lieu une migration massive au milieu du IIIe millénaire av. J.C. depuis l’Europe centrale vers toute l’Europe occidentale, de populations dites « steppiques ».
Un focus particulier a été porté sur les îles britanniques par l’étude : plus de 90% du génome des populations locales a été remplacé par les nouveaux arrivants du Campaniforme. Il s’agit ni plus ni moins d’une quasi-extermination de la population qui a bâti Stonehenge et tout le mégalithisme des îles britanniques et qui descendait en ligne droite des chasseurs cueilleurs du Mésolithique.
Ensemble d'éléments caractéristiques de l'habit et des outils de la culture campaniforme in El fenómeno campaniforme: un siglo de debates sobre un enigma sin resolver, Rafael Garrido-Pena, 2007
La péninsule ibérique et le sud de la France ont connu un sort similaire, avec cette fois-ci un remplacement quasi-total des lignées masculines (perceptible dans la disparition des chromosomes Y du Néolithique local) couplé à une prise des femmes, puisqu’un métissage à vaste échelle s’opère : les habitants de la péninsule ibérique à partir du Campaniforme portent quasiment tous un chromosome Y issu des envahisseurs steppiques du Campaniforme mais leur génome montre qu’ils sont tous métissés des nouveaux arrivants et des habitants locaux du Néolithique, qui étaient un mélange de descendants d’agriculteurs venus d’Anatolie et de chasseurs cueilleurs du Mésolithique d’Europe occidentale.
Quelques lignées masculines I2a de la sous-clade (ou sous-groupe) M26 de ces chasseurs cueilleurs ont survécu à l’invasion dans les Pyrénées. Elles sont parentes proches de lignées présentes aujourd’hui de manière importante en Sardaigne et de manière plus éparse dans les Balkans.
La presse internationale s’était faite grand écho de cette découverte, titrant « le peuple le plus meurtrier de tous les temps » (Courrier International, 12 avril 2019) voire évoquant une population de « guerriers » ayant mené un « génocide » (Cavaillé-Fol Thomas, « Yamnayas : le peuple fantôme de l’Europe », Science & Vie, 25 septembre 2019). Une étude publiée dans la revue Nature en 2022 montre la subite diversification du lignage R1b-DF27 à cette époque, signe que la population qui portait ce marqueur a vu une explosion démographique rapide (voir l’étude).
Qui étaient donc plus précisément ces Campaniformes de la deuxième période ? La génétique nous donne quelques pistes. L’écriture n’existant pas en Europe à cette époque, nous devons passer par des moyens détournés pour comprendre qui était cette population, quels étaient ses liens de parenté avec les peuples connus ultérieurement dans l’Antiquité et la protohistoire européennes (Celtes, Germains, peuples italiques notamment).
Reconstitution des habitats campaniformes, village de Los Millares en Andalousie, l'un des gisements archéologiques les plus abondants du Néolithique final en Europe

Les Campaniformes premier vecteur des langues indo-européennes

Les Campaniformes sont très certainement le premier vecteur des langues indo-européennes en Europe occidentale. L’indo-européaniste James Mallory suggère en 2013 dans un article intitulé « The Indo-Europeanization of Atlantic Europe » que le Campaniforme est associé à un cluster linguistique « North-West Indo-European » qui aurait donné naissance ultérieurement aux langues celtes, italiques, germaniques et balto-slaves.
Une autre théorie a été proposée en 2001 par l’archéologue espagnol Martin Almagro Gorbea en fait des locuteurs de langues italo-celtiques ou proto-celtiques. L’étude des lignées paternelles directes nous en dit plus sur leur parenté avec des groupes de population ultérieurs bien connus.
Diffusion des clades majeurs du R-M269 durant le Chalcolithique, diagramme Gabriel Solans
La totalité des chromosomes Y des Campaniformes d’Europe centrale possèdent l’haplogroupe R-P312, né vers -2800 en Bohême actuelle. Ces hommes descendaient donc d’une population ayant vécu au même endroit et porteuse de l’haplogroupe R-L151, ancêtre direct du R-P312.
Cette population adepte de la Céramique cordée est aujourd'hui assez bien identifiée car plusieurs de ses membres ont vu leur ADN séquencé en 2021 dans une étude paléogénétique sur l’Europe centrale du Chalcolithique à l’âge du Bronze (Papac L. et al., « Dynamic changes in genomic and social structures in third millenium », Science Advances, 7 juillet 2021). Elle constituait une tribu relativement isolée du reste de la Céramique cordée.
Quoi qu'il en soit, toutes ces populations sont d’ascendance steppique. Elles proviennent d’une vaste expansion territoriale et démographique depuis la steppe ponto-caspienne allant du Dniepr à la Volga.
Cette migration a engendré à la fin du IVe millénaire av. J.C. les cultures archéologiques des tombes en fosse (culture de Yamna) et de la Céramique cordée, dont descendent les Campaniformes. Ceux-ci, d'après les marqueurs du chromosome masculin Y, se seraient séparés de l’ancêtre paternel de tous les hommes de la culture de Yamna en -4100, soit un peu moins de 1000 ans avant la naissance de cette culture.
Ramification au Chalcolithique des sous-clades du R-M417, diagramme Gabriel Solans
Le lignage R-P312 du Campaniforme ne correspond pas aux marqueurs des peuples balto-slaves et indo-aryens qui appartiennent à des sous-clades du lignage R-Z645, lointainement apparenté. Les populations ayant porté le marqueur R-P312 ne semblent pas avoir non plus parlé l’ancêtre des langues germaniques.
L’espace nord-européen où les langues germaniques sont attestées le plus anciennement (sud de la Scandinavie, bords de la mer Noire) est marqué par la migration d’une population avec un marqueur distinct mais très proche de celui du Campaniforme, le lignage R-U106. Il a été identifié dès -2100 au sud de la Suède actuelle d’après un squelette dont l’ADN a été séquencé.
Quand au Campaniforme, caractérisé par le marqueur patrilinéaire R-P312, apparu comme on l'a vu en Bohême vers -2800, il semblerait qu'il ait constitué au départ une tribu qui a rapidement cru en nombre et s’est divisée en au moins trois courants.
Diffusion des sous-clades majeurs du R-P312 lors de l’âge du Bronze, diagramme Gabriel Solans
Les porteurs de la lignée R-L21, descendant direct de l’haplogroupe R-P312, ont envahi les îles britanniques, où le marqueur est toujours très important (très majoritaire en Irlande), en passant la Manche via de petites barques retrouvées par l’archéologie, diffusant au passage le marqueur dans le nord de la France. Deux autres grands lignages se sont diffusés dans le cadre de l’expansion de cette culture et de ces populations : • Le R-DF27 vers la péninsule ibérique et le sud de la France, • Le R-U152 en Europe centrale et dans l’espace alpin, parfois de manière épisodique jusqu’en Lorraine. Ces deux derniers lignages descendent d’un ancêtre commun ayant vécu autour de -2500 en plein Campaniforme. Le R-L21 (îles britanniques) s’est séparé d’eux peu avant.

Les descendants des Campaniformes

Une manière de comprendre quelle(s) langue(s) parlaient les Campaniformes est d’observer leurs descendants. Il semble que cette population ait parlé une langue issue de la matrice proto-italo-celtique, dont descendent à la fois les langues celtes et italiques, mais aussi d’autres langues de l’Antiquité comme le lusitanien, langue parlée encore lors de la conquête romaine de la péninsule et attestée par des écritures.
Cette langue lusitanienne était parlée dans l’ouest de la péninsule ibérique, dans une région à cheval entre ce qui est aujourd’hui l’Estrémadure (région de l’ouest de l’Espagne) et le centre du Portugal. Elle présentait des caractères à la fois proches des langues celtes et du latin, ce qui la rend inclassable. Des linguistes ont évoqué une langue « para-celtique ».
Urne à cendres avec récipients d'accompagnement provenant d'une tombe à crémation de la période des champs d'urnes (Allemagne, Ballern-Rech, tombe 33), Bronze final et début de l'âge du Fer
Plus généralement, il fait peu de doutes que c’est au sein d’une population portant le marqueur R-U152 qu’est né le rameau italo-celtique. Cela découle de la présence très majoritaire de ce marqueur dans l’ADN de squelettes masculins séquencés de Latins et de Gaulois de l’âge du Fer (Ier millénaire avant J.-C.), son extension depuis l’Europe centrale lors de la fin de l’âge du Bronze vers le reste de l’Europe de l’ouest.
Les analyses paléogénétiques montrent que la péninsule ibérique a été touchée dans son ensemble par l’invasion steppique, même si les langues locales comme les langues basques, la langue ibère (parlée du sud-est de la péninsule ibérique au Languedoc actuel) ainsi que la langue de Tartessos, au sud-ouest de la péninsule ibérique, ont survécu à l’invasion. Il est très probable qu’il a existé un continuum des dialectes et langues du rameau italo-celtique en Europe occidentale, avant l’essor des langues celtes qui ont assimilé toutes ces langues.
Enfouissement en jarre ou pithos typique de la deuxième phase de la culture argarique, sud de l'Espagne
Disque céleste de Nebra, inscrit au programme Mémoire du monde de l’UNESCO est un disque de bronze portant des motifs en or, vers 1600 av. J.-C., culture d'Unétice. Conservé au musée régional de la Préhistoire de Halle-sur-Saale, en Allemagne, il est considéré comme la plus ancienne représentation connue de la voûte céleste
Dans le reste de l'Europe occidentale, les données archéologiques montrent que de nombreuses cultures locales ont succédé directement au phénomène campaniforme pendant l’âge du Bronze. La culture du Wessex a ainsi succédé au campaniforme dans les îles britanniques et les populations qui la composent sont indistinguables de celles du Campaniforme.
Sur la façade atlantique, l’âge du Bronze atlantique met en relation par les réseaux de commerce maritimes ce qui est aujourd’hui le Portugal à la mer du Nord. Dans le sud-est de la péninsule ibérique, la culture d’El Argar, fortement hiérarchisée, présente déjà les caractéristiques d’un proto-État. En Europe centrale, à l'âge du Bronze, la culture d’Únetice succède directement au Campaniforme local de -2300 à -1600 environ.
Ainsi, la culture campaniforme, révélée par l'archéologie et éclairée par la paléogénétique et la linguistique, nous renseigne sur les Indo-Européens qui ont occupé la pointe occidentale de l'Europe il y a 4500 ans. Ce sont les ancêtres linguistiques des Celtes et des Italiques. Nous leur devons nos langues romanes et celtiques ainsi que la langue lusitanienne qui a disparu durant l'ère romaine. Ce sont sans doute aussi pour une bonne part nos ancêtres génétiques. Les Germains et les Slaves, qui ont occupé le coeur du continent bien plus tard, relèvent d'une autre branche indo-européenne.

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2023.11.24 20:23 eramus1 Où vous allez pour rencontrer de nouvelles personnes ?

Personnellement je (M19)viens d'une petite ville en Bretagne où il est très facile de sociabilisé ect.. et depuis que je suis à Paris je retrouve pas du tout ce ''mood'' générale qui me permettait avant d'aller aborder les gens, ici l'ambiance générale est un peu hostile à la rencontre, les gens sont dans leur coin font la gueule ect.. Peut être que je suis pas dans le bon coin de Paris qui sait( 17 Batignolles ect)?
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2023.11.05 15:30 miarrial L’incroyable saga des diamants de Louis XIV

L’incroyable saga des diamants de Louis XIV
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Une biographie revient sur la vie singulière de Jean-Baptiste Tavernier, qui vendit au Roi soleil une formidable collection de diamants unique au monde, ramenée des Indes.

Quoi de mieux que des joyaux pour magnifier le rayonnement de l'astre de Versailles ? En 1669, Louis XIV va dépenser une somme extravagante pour acquérir plus de mille diamants auprès de Jean-Baptiste Tavernier, un aventurier doublé d'un négociant, qui fait l'objet d'une biographie haute en couleur signée Pierre Ménard (Le Chasseur de diamants, éditions Tallandier). Voyageur, soldat, diplomate, un peu espion, vrai trafiquant, le marchand roule sa bosse dans l'Empire ottoman, la Perse, les sultanats des Indes, infiltre les compagnies commerciales et finit par collecter la plus belle collection de diamants au monde…
« Plus d'un millier de brillants, de couleurs et de formes distinctes, les plus beaux jamais portés de ce côté du monde ou peu s'en fallait, rapporte Pierre Ménard dans son ouvrage. Des rose pâle de 10 et 15 carats, une pierre en forme d'œil égyptien de 20 carats d'une pureté inouïe, des gemmes blanches de 10, de 20, de 30 carats taillées en pendeloque, en fleur ou encore brutes… » Et parmi ces joyaux, un brillant fantastique, tirant vers le violet foncé, à peine facettée, de 112 carats : un diamant bleu, une vraie rareté, une pièce singulière qui va immédiatement séduire le souverain de France, lequel accepte de rencontrer Tavernier par l'intermédiaire de Jean Pittan, joaillier officiel de la couronne et parent du négociant-voyageur.
À lire aussi L'extraordinaire diamant bleu, pour l'Histoire
Louis XIV apprécie les gemmes, une passion léguée par son parrain le cardinal Mazarin qui possédait de splendides pièces dans ses coffres, notamment dix-huit diamants de toutes couleurs – jaune, lie de vin, gris de lin – rachetées à la couronne d'Angleterre par le duc d'Épernon. À la mort du cardinal, en 1661, ces dix-huit « Mazarins » reviennent au jeune Louis XIV, sous la condition expresse qu'ils ne soient pas modifiés. Ils rejoignent logiquement la collection royale, commencée dès le règne de François Ier, qui comprend notamment de pures merveilles comme les joyaux d'Anne de Bretagne, la « Pointe de Milan » (28 carats), la « Grande Table » (42 carats) et bien sûr le « Beau Sancy » (35 carats) acheté par Henri IV en 1604, que Marie de Médicis fit monter sur sa couronne de sacre…

Marchandage à la cour du roi

Entre Tavernier et Louis XIV, les négociations commencent, dignes d'un marchandage de souk. Le négociant estime son trésor à 3 millions, le Roi-Soleil finit par emporter le tout pour 900 000 livres, un chiffre considérable pour l'époque. « Paris murmurait sur les quarante-sept grands diamants et le millier de petits vendus par Tavernier au roi pour une somme équivalente à une tonne d'or ou encore au millième de l'intégralité de la masse métallique en circulation dans le royaume en ces années où le pays voguait de crises budgétaires en famine », écrit Pierre Ménard. Après avoir payé ses frais, les intermédiaires et les commissions, dont 1,5 % pour le joaillier Pittan, Tavernier se retrouve soudain à la tête d'une fortune de plus de 400 000 livres et gagne au passage des lettres de noblesse, accordées par le roi, un adoubement d'autant plus surprenant qu'il est protestant et simple fils de graveur…
La suite est digne des meilleurs romans. Le baron d'Aubonne mène grand train, fréquente l'élite, dépense son or, publie ses récits de voyages, qui rencontrent un beau succès, achevant de ciseler sa légende, avant que tout ne parte en quenouille : mauvais placements, investissements hasardeux, une expédition en Orient qui tourne court, la faillite, les poursuites des jaloux et des créanciers et enfin la disgrâce, quand Louis XIV révoque l'édit de Nantes et pousse les protestants à se convertir… ou à fuir. À plus de 80 ans, Tavernier tente de se refaire en échafaudant un dernier voyage à Moscou pour récupérer des fonds, avant de trouver la mort à Smolensk…

Les diamants de la couronne, de Versailles au Titanic

Et les diamants de la couronne, que sont-ils devenus ? La plupart ont été dispersés, volés, revendus, notamment sous la Révolution et la IIIe République – une vente aux enchères est organisée en 1887, amputant largement le patrimoine national. Il nous reste le Grand Sancy, acquis par Mazarin, toujours exposé au musée du Louvre, au même titre que le fameux Régent, acheté au début du XVIIIe siècle par Philippe d'Orléans. Quant à la pièce la plus mystérieuse et fascinante, le fameux diamant Bleu de France – ou Bleu Tavernier –, elle connut un incroyable destin : porté par Louis XIV, qui l'a fait retailler et sertir d'or, le joyau est incorporé dans l'insigne de l'ordre de la Toison d'or de Louis XV. Puis volé sous la Révolution française, perdu, récupéré par le collectionneur anglais Thomas Hope qui le saccage définitivement en le retaillant et lui donne son nom, avant d'être racheté par une milliardaire américaine – il est visible aujourd'hui au Smithsonian Institute de Washington. Un diamant bleu si célèbre que James Cameron s'en inspira dans le scénario du film Titanic, avec son fameux « Cœur de l'océan », qui finit englouti dans les flots…
À lire : Le Chasseur de diamants, les fabuleuses aventures de Jean-Baptiste Tavernier, par Pierre Ménard, éditions Tallandier.




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2023.10.21 14:56 miarrial FRANCE - MAROC – Mohammed VI met la pédale douce dans ses relations avec Macron

FRANCE - MAROC – Mohammed VI met la pédale douce dans ses relations avec Macron
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Le roi du Maroc a visiblement décidé de changer de posture vis-à-vis de la France. Mohammed VI, qui avait rappelé l’ambassadeur du royaume à Paris, depuis janvier, vient d’en désigner un autre. Il s’agit de Samira Sitaïl, nouvelle ambassadrice du Maroc en France.
Le Président Emmanuel Macron et le roi Mohammed VI
Vers une nouvelle fluidité dans les relations entre Paris et Rabat ? L’espoir est permis avec cette nouvelle décision royale prise le jeudi 19 octobre 2023. En effet, le roi Mohammed VI a nommé Samira Sitaïl au poste de nouvelle ambassadrice du Maroc en France. Décision qui intervient après une période de forte tension dans les relations entre le palais royal et l’Élysée. Une escalade qui a pris départ le 19 janvier dernier. Flash-back.

Le Parlement européen, l’élément déclencheur

C’est un texte adopté à une large majorité par le Parlement européen, qui a été l’élément déclencheur. Dans ce texte, l’’institution européenne avait enjoint Rabat à « respecter la liberté d’expression et la liberté des médias ». Dans une résolution de ce fameux 19 janvier, le Parlement européen enfonçait le bouchon. Les parlementaires européens appelaient le Maroc à cesser le « harcèlement de tous les journalistes ». Les eurodéputés ne s’étaient pas arrêtés là.
Ils se disaient, en outre, « profondément préoccupés par les allégations selon lesquelles les autorités marocaines auraient corrompu des députés au Parlement européen ». C’était l’indignation au Maroc où leurs collègues parlementaires avaient décidé de « reconsidérer les relations avec le Parlement européen ». Très en colère, les députés marocains avaient d’ailleurs pris la décision de soumettre ces relations « à une évaluation globale ».

Mohammed VI rappelle son ambassadeur à Paris

La réaction de Mohammed VI allait suivre. Le 2 février, en effet, le souverain mettait fin à la mission de l’ambassadeur du Maroc en France. Décision annoncé à travers un communiqué signé du ministère marocain des Affaires étrangères. « Conformément aux hautes instructions royales, il a été décidé de mettre fin aux fonctions de Mohamed Benchaâboun en tant qu’ambassadeur de Sa Majesté auprès de la République française, à compter du 19 janvier 2023 ».
A lire : L’Europe enivrée par le gaz algérien ? Le Maroc crie au scandale
Et depuis cette date, la tension entre Paris et Rabat ne faisait que s’exacerber. Le 27 février qui a suivi, Emmanuel Macron avait déclaré : « ma volonté est d’avancer avec le Maroc, sa majesté le roi le sait, nous avons plusieurs discussions, les relations personnelles sont amicales, elles le demeureront ». Une source marocaine de Jeune Afrique, proche du pouvoir, assénait : « les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée ».

Escalades entre Mohammed VI et Emmanuel Macron

Pire, début mars, alors en tournée africaine, le Président français, Emmanuel Macron, a fait un tour très remarqué au Gabon. Alors que le roi Mohammed VI séjournait dans le pays, les deux dirigeants ne s’étaient pas rencontrés. Le roi avait snobé Macron. Une escalade qui ne se cachait plus. Même la visite d’Emmanuel Macron au Maroc, prévue en mai, était rangée dans les calendes grecques. Mohammed VI saisissait n’importe quelle opportunité pour snober et même narguer le locataire de l’Élysée.
LIRE AUSSI📷Retour sur la rencontre ratée entre Macron et Mohammed VI au Gabon
D’ailleurs, alors que le Maroc vivait l’un des moments les plus terribles de son histoire, Mohammed VI maintenait sa pression sur Macron. Si au départ, la résolution du Parlement européen était la seule supposée cause de cette tension, d’autres éléments étaient venus corser la situation. Des observateurs évoquaient la possible pression du roi sur Macron, afin que ce dernier reconnaisse la marocanité du Sahara. Pour ne pas froisser l’Algérie, le Président français aurait choisi de ne pas se prononcer sur la question sahraouie.

Samira Sitaïl pour fluidifier les relations entre Paris et Rabat ?

Bref. Alors que le Maroc est frappé par un terrible séisme, de magnitude 6,8 degrés sur l’échelle de Richter, Mohammed VI, lui, avait toujours sa tenue de combat contre la France. En effet, les multiples offres d’assistance faites par Emmanuel Macron étaient restées lettres mortes. Mohammed VI avait décidé de royalement ignorer le locataire de l’Élysée. Pourtant, le roi avait fait appel à des pays comme l’Espagne et accepté le soutien de la Grande-Bretagne et autre Qatar.
LIRE AUSSI📷Mohammed VI met Tebboune et Macron dans le même sac
Le roi du Maroc va pousser le bouchon plus loin, notamment en offrant à un politique français ce qu’il a refusé au président de la République française. En effet, alors que Mohammed VI avait refusé la visite de Macron au royaume, le souverain a fait réserver un accueil… royal à Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de la France insoumise. Une attitude plutôt étrange du roi, jusqu’à ce que le souverain nomme une ambassadrice à Paris. Samira Sitaïl , pour décanter la situation ? Wait and see !
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https://www.afrik.com/mohammed-vi-fait-il-chanter-macron-au-sujet-de-l-algerie



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2023.10.20 19:57 miarrial BRETAGNE SUD - FRANCE – REPORTAGE. À Belle Île, promenade gourmande à la rencontre des acteurs d’une gastronomie engagée

BRETAGNE SUD - FRANCE – REPORTAGE. À Belle Île, promenade gourmande à la rencontre des acteurs d’une gastronomie engagée
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Du port de Sauzon en passant par les aiguilles de Port-Coton, Belle-Île-en-Mer offre une parenthèse savoureuse au voyageur qui se laisse surprendre. Depuis quelques années, il souffle sur la plus grande île de Bretagne un vent de gourmandise incarné par une génération enthousiaste. « Bretons en Cuisine » vous emmène à la découverte de cette gastronomie engagée.
Le quai Jacques-Le Blanc, à Palais, Belle-Île-en-Mer (Morbihan)
À peine a-t-on posé le pied à terre que l’on a le sentiment d’avoir laissé ses soucis sur le continent. Ici, à Palais, la vie s’écoule lentement, mais la belle ne dort pas. Bien au contraire. Depuis quelques années, chefs, brasseurs, fromagers et artisans aux convictions bien trempées excellents dans leur domaine respectif loin du continent. Qu’ils soient Bellilois de naissance ou d’adoption, tous ont été touchés par la douceur de vivre de l’île bretonne située dans le Morbihan, en Bretagne. Une dolce vita qu’ils tiennent à préserver.
Si certains chefs se remontent les manches pour apporter une nouvelle cuisine de qualité, l’ostentatoire n’est jamais de mise, ici. Bien sûr, il existe quelques établissements gastronomiques reconnus plus cossus mais pas question de transformer Belle Île en station balnéaire huppée.
Lire aussi : ENTRETIEN. L’essor touristique des îles bretonnes, « une destination rêvée » depuis un siècle
Avec ses 19 km de long et ses 9 km de large, ses 59 plages, la plus grande des îles bretonnes mérite que l’on s’y attarde et ne peut pas se contenter de deux jours. D’autant qu’avec un dénivelé de 2 000 m sur l’ensemble de l’île, le relief s’apparente à de la moyenne montagne sur certains tronçons, notamment sur la partie orientale de l’île. À pied, vous pourrez faire le tour de l’île en cinq jours et humer l’odeur de résine qui s’échappe des bois de pins. En vélo, comptez au moins trois jours pour espérer toucher du doigt la joie de vivre de cette île qui porte si bien son nom. Du petit-déjeuner en terrasse au resto vue sur mer, Bretons en Cuisine vous fait découvrir, jour par jour, Belle Île côté gourmand.
Le port de Sauzon, à Belle Île, avec l’Hôtel du phare en ligne de mire
Premier jour, 9 h. Profitez de l’animation matinale du port de Palais pour déguster un café en terrasse. Amateurs de fromage, ne manquez pas la tome de Fonténégo de la fromagerie Pilou, tenue par Maud Meyenberg. Depuis 2015, cette fromagère reconvertie fait revivre la production locale de lait cru entier. Sa tome à la croûte grise dévoile une pâte ivoire alvéolée et fondante en bouche.

L’île aux maisons blanches et aux volets colorés

Pour les adeptes du petit-déjeuner sucré, direction la pâtisserie Origines de Solenn Le Pan et Paul Chauvaux, ouverte en juillet 2020. Formés tous deux dans de belles maisons (Jean-Paul Hévin, Pierre Hermé), la Belliloise de naissance (reconvertie elle aussi) et son mari ont pour ambition de proposer à l’année les classiques de la pâtisserie française, ainsi qu’une gamme de macarons et de chocolats maison d’une palette aromatique variée. Ne manquez surtout pas leur roulé feuilleté vanille, pécan, caramel.
Maud Meyenberg, de la fromagerie Pilou, et sa tome au lait cru entier de Belle Île
10 h. Après vous être procuré un vélo (électrique de préférence), il est temps de tailler la route à la découverte de l’île aux maisons blanches et aux volets colorés. Amateurs d’artisanat d’art, prenez la direction de l’atelier Fluïd. Un collectif de souffleurs de verre y produit des pièces d’exception pour la plupart des restaurants de l’île et bien au-delà. Vous pourrez en apprendre davantage sur cette technique et assister à la création de pièces sous vos yeux.
Non loin de là, les gourmands préféreront visiter la biscuiterie La Bien nommée. Créée en 1997 par Myriam et Christophe Niceron, cette biscuiterie et confiserie artisanale propose des galettes fines et croustillantes au beurre frais et au blé noir ainsi que palets bretons et caramels au beurre salé.

Quiches maison, pâtisseries, crêpes ou galettes

Déjà midi ! Pour un déjeuner sur le pouce à Palais, vous aurez l’embarras du choix. Optez pour une part de quiche maison au salon de thé Baker Street. Leurs pâtisseries artisanales ne sont pas en reste. Si vous êtes d’humeur moins traditionnelle, le Bubble Tree propose des sandwichs à la broche et des bubble teas avec des billes de jus de fruits qui éclatent en bouche.
Pour ceux qui ont envie de se dégourdir les jambes, cap sur Sauzon, au nord de l’île. Pour un déjeuner sur le pouce face au port, Audrey Echard de L’Herminoise propose à toute heure des galettes, crêpes avec ingrédients bio et glaces artisanales de chez Fabien Morice.
Glaces et crêpes bio à toute heure à l’Herminoise tenue par Audrey Echard à Sauzon (Belle Île).
Une cuisine de marché ? Direction le Tilleul avec sa jolie façade bleue pour des assiettes essentiellement bio et une jolie carte de vins nature (19 € la formule un plat et un verre de vin). La clientèle d’habitués ne s’y est pas trompée entre les bons petits plats de Marie Gibert et le service décontracté, mais efficace, de Laurent Cercleux.
Pour un déjeuner plus bistronomique, direction l’Abri côtier où Laurent Demarecaux surprend les papilles des touristes, comme des locaux. Formé auprès d’Anne-Sophie Pic et de Franck Moisan (Castel Clara), ce passionné a repris l’affaire familiale de sa compagne Mélissa David, en 2017 et c’est un vrai succès. Si vous préférez une ambiance plus design, attablez-vous à l’Hôtel du phare où Laurent Clément, ancien chef étoilé à Chartres et Bellilois, propose une cuisine de marché revisitée.
Cuisine de marché et vins nature au Tilleul, à Sauzon (Belle-Île-en-Mer).
14 h. Après ces agapes, une balade digestive s’impose. Les plus sportifs iront admirer le panorama stupéfiant depuis la pointe des Poulains. Les amateurs de lecture prendront la direction de Bangor, au centre de l’île. Pour faire le plein de livres (et s’il vous reste de la place, déguster le meilleur cookie de Belle Île), rendez-vous au café-librairie La Veilleuse. Ancienne professionnelle du tourisme, Hélène Castagnez a réalisé son rêve en ouvrant ce lieu, dans une jolie maison rénovée. Tous les produits sont bio et locaux. Côté livres, les rayons nature, cuisine, environnement et jeunesse sont bien fournis pour le plus grand plaisir des élèves de l’école d’à côté.

La côte sauvage des impressionnistes

16 h. Après avoir fait le plein de saveurs, direction les Aiguilles de Port-Coton, sur la côte ouest. Surnommé la côte sauvage des impressionnistes, ce lieu a fortement inspiré Claude Monet et on comprend aisément pourquoi. Prenez le temps d’observer la côte rocheuse ainsi que les landes rases, mêlées à l’ajonc maritime dont les fleurs jaunes sentent bon la noix de coco.
Les Aiguilles de Port-Coton, à Bangor, Belle-Île-en-Mer, rendues célèbres par Claude Monet.
18 h. Ne repartez pas de Belle Île sans avoir visité la brasserie de La Morgat, à Palais. Thibaut Etorre, pionnier de la microbrasserie depuis plus de vingt ans, partagera avec vous sa passion débordante pour la bière tous les jours à 18 h. Vous pourrez ainsi découvrir la fabrication de La Morgat. Une bière peu houblonnée, non filtrée et non pasteurisée, ce qui lui confère une saveur sans pareille.
20 h. Pour clore votre séjour en beauté, rendez-vous au 180°, le restaurant gastronomique de l’hôtel 4 étoiles Castel Clara, à Bangor. Vous pourrez y déguster la cuisine du chef Franck Moisan tout en contemplant l’anse de Goulphar. Aux manettes de cet établissement depuis 2017, ce chef, aux convictions écologiques et humaines profondes, ne travaille que des produits issus de pêche responsable et du terroir bellilois. Après avoir sillonné la France et la Suisse pendant une vingtaine d’années, il a posé ses valises à Belle Île. Bien décidé à y rester.


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